Hier après-midi, plus de cent cinquante jeunes habitant Hassi Ameur, commune de Hassi Bounif, ont fermé la route principale du village à la circulation, pendant deux heures environ, avec des pneus brûlés, des troncs d’arbre et des pierres, pour protester contre l’insécurité qui règne dans le village, l’insuffisance de l’éclairage public, l’absence de ligne téléphonique, pas d’Internet, et aussi contre les fréquentes et intempestives coupures de courant électrique.
«Même chez nous, à l’intérieur de nos habitations, nous ne sommes pas tranquilles, les voleurs escaladent les murs, nous ne pouvons plus supporter cette situation.
Dans la nuit de jeudi, j’étais dans un bain, tout à coup il y a eu une coupure de courant, les personnes qui prenaient le bain ne savaient plus quoi faire, est-ce logique ?», indique un quinquagénaire.
D’autres habitants interviennent pour indiquer que certains parents d’élèves sont arrivés à ne plus envoyer leurs filles au CEM et au lycée, à cause de l’insécurité. «Comme vous le savez, à Hassi Ameur, il n’y a ni CEM, ni lycée, nos enfants vont à Hassi Bounif pour suivre les cours, le matin il fait encore noir, donc il y a le risque d’être agressé, plusieurs d’entre nous ont préféré prendre la décision de ne plus envoyer leurs filles à ces établissements scolaires», révèlent nos interlocuteurs qui ajoutent que dans le village, certains énergumènes se livrent au commerce informel des boissons alcoolisées dans notre village. Ils s’adonnent à la vente de kif et de boissons alcoolisées, en toute impunité, ils sont la cause première de la délinquance dans le village.
Nous considérons notre village totalement abandonné et marginalisé», pensent ces personnes. Il est à noter que ce mouvement de protestation est intervenu suite au meurtre d’un jeune homme de 27 ans, poignardé dans un café du village par un repris de justice qui, selon les riverains, semait la peur dans le village.
A. Bekhaitia