Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, aujourd’hui à Riyadh a effectué une mini visite dans l’est de l’Afrique et dans le Monde arabe
Le chef de la diplomatie américaine, a entamé une mini-tournée qui le mena en Afrique de l’Est et en Arabie saoudite dans la perspective d’étudier avec leurs dirigeants la situation sécuritaire et la guerre au Yémen.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a annoncé hier qu’il discuterait à Riyadh d’une «pause» dans les opérations militaires au Yémen pour faciliter l’aide humanitaire. «Je serai en Arabie saoudite ce soir. Nous allons discuter de la nature de la pause et comment elle pourrait être mise en oeuvre», a déclaré le ministre à des journalistes depuis Djibouti où il termine une tournée africaine. «Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation humanitaire au Yémen». «Je suis convaincu de leur volonté de mettre en oeuvre une pause», a ajouté le responsable américain au sujet des Saoudiens, proches alliés des Etats-unis et qui mènent une coalition combattant au Yémen les rebelles Houthis. «Nous espérons que la coalition se joindra aux efforts de l’ONU et du reste de la communauté internationale pour trouver un moyen d’acheminer l’aide», a-t-il ajouté. «Pour l’instant, la crise immédiate est humanitaire», a encore estimé le secrétaire d’Etat, annonçant une aide humanitaire de 68 millions de dollars au Yémen.
La coalition a entamé fin mars une campagne de bombardements contre les Houthis et leurs alliés, après que ces derniers eurent pris le contrôle de larges parties du territoire yéménite, dont la capitale Sanaa.

Le coordinateur humanitaire de l’ONU pour le Yémen a mis en garde samedi contre un épuisement rapide des stocks de fuel et de nourriture dans le pays, faisant craindre un effondrement des infrastructures de base «d’ici quelques jours».
«Les services encore en fonction dans le pays en termes de santé, d’eau et de nourriture sont en train de disparaître parce que le pétrole ne rentre plus», a prévenu Johannes van der Klaauw cité par l’AFP à Djibouti, où il attendait de pouvoir retourner au Yémen. John Kerry était lui-même à Djibouti après avoir effectué une visite de trois jours au Kenya entrecoupée d’un passage éclair mais historique dans la capitale somalienne Mogadiscio: aucun secrétaire d’Etat n’était jamais allé dans ce pays de la Corne de l’Afrique plongé dans le chaos depuis la chute du président Siad Barre en 1991. A Mogadiscio, où il y a plus de 20 ans les Américains ont subi une débâcle militaire, le secrétaire d’Etat, cantonné à l’aéroport-forteresse pour des raisons de sécurité, a salué les «progrès» du pays. Hier, le secrétaire d’Etat a cette fois remercié Djibouti, petit mais ultra-stratégique pays de la Corne de l’Afrique, de son aide pour l’accueil d’Américains qui ont fui le Yémen tout proche. Par sa géographie, placé au bord du détroit stratégique de Bab el-Mandeb, Djibouti se retrouve depuis des semaines en première ligne pour certaines des conséquences humanitaires de la guerre au Yémen. Plus d’un demi-millier d’Américains et leurs familles ont fui le Yémen par bateau et sont passés par Djibouti, avant de rejoindre les Etats-Unis, selon Washington. M.Kerry a aussi remercié Djibouti, qui n’avait jamais non plus accueilli de chef de la diplomatie américaine, pour sa participation à la lutte contre les shebab en Somalie voisine.
«En raison de sa position stratégique et de sa proximité avec les zones à problème (…) Djibouti est un pays en première ligne dans les efforts contre le terrorisme», a-t-il dit. «Nous allons continuer à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement de Djibouti sur les stratégies de contre-terrorisme pour toute l’Afrique de l’Est et la péninsule arabique». Ex-colonie française, Djibouti abrite plusieurs bases militaires étrangères, dont la seule base américaine en Afrique, d’où partent notamment des drones utilisés en Somalie contre les islamistes shebab. Après l’Arabie saoudite, John Kerry gagnera la France, où il s’entretiendra avec ses homologues du Golfe et participera aux célébrations du 70e anniversaire de la victoire des Alliés du 8 mai 1945, selon le département d’Etat.