Après le gel des niveaux de production en janvier L’OPEP prévoit de nouvelles mesures

Après le gel des niveaux de production en janvier L’OPEP prévoit de nouvelles mesures

L’accord sur le gel de la production au niveau de celle du mois de janvier dernier pourrait bien être renforcé par d’autres mesures.

L’avis vient du secrétaire général de l’OPEP, qui a estimé que les résultats sur le marché de cet accord signé par la Russie, l’Arabie saoudite, le Venezuela et le Qatar n’auront des effets positifs sur les cours qu’après quatre ou cinq mois. Autrement dit, le gel des niveaux de production risque encore de s’étaler jusqu’à l’été. Cette perspective n’a pas vraiment bousculé les marchés pétroliers qui sont restés collés à des seuils moyens de 35 dollars le baril. La tendance haussière qui avait commencé juste après l’annonce, même timide, de l’accord de Doha, s’est brusquement freinée au bout de quelques jours, en dépit des bonnes paroles et des discours d’intention. On savait à l’OPEP qu’il faudrait bien plus pour secouer le marché et faire remonter encore les cours. D’ailleurs, Moscou espère vendre son pétrole à un niveau « acceptable », autour des 50 dollars, alors que ce seuil fait craindre aux Saoudiens le retour des producteurs de schiste américains.

Ce prix semble satisfaire aussi bien les consommateurs que les gros producteurs, voire les grandes compagnies et multinationales du pétrole, puisqu’il pourrait maintenir un certain équilibre dans l’investissement dans l’exploration et la recherche technologique de l’extraction et du raffinage. Cependant, ce seuil ne satisfait pas également d’autres producteurs, comme le Venezuela, qui a besoin d’un prix supérieur à 80 dollars le baril pour pouvoir juguler son inflation et sa crise sociale. Un accord futur sur ce seuil paraît difficile, quoiqu’aux dires du SG du cartel, la remontée des cours rien qu’avec le maintien du gel n’est guère assurée. C’est ainsi qu’on préconise d’autres mesures de raffermissement, comme une légère baisse de la production, qui devrait concerner non seulement les pays membres de l’OPEP mais aussi les non affiliés, notamment la Russie, le Mexique et la Norvège. D’ailleurs, c’est cette raison qui pousse certains pays à réclamer la tenue d’un sommet mondial des producteurs OPEP et non OPEP en mars, afin de signer un accord définitif et ferme sur le niveau et les quotas de production et converger vers une fourchette de prix acceptable pour tout le monde. Un sommet que ne cesse de revendiquer depuis des mois Caracas, soutenu par l’Algérie, mais dont la perspective n’est guère aisée.

Au cette guerre du pétrole et de ses prix vient de se greffer une autre bataille d’arrière- garde qui se profile à l’horizon. Il s’agit d’une nouvelle guerre sur les parts des marchés dans le secteur gazier, depuis que les producteurs américains du gaz de schiste ont commencé à proposer des ventes « dumping » vers l’Europe, et que leurs homologues australiens en font de même dans le continent asiatique ; le marché du gaz risque de connaître des péripéties similaires si les gros producteurs de cette énergie ne parviennent pas à se mettre d’accord rapidement. Notre pays, dont le budget étatique a souffert durement de la chute des cours du brut, a déjà pris conscience du danger. Etant beaucoup plus un pays gazier, le récent conseil restreint présidé par le chef de l’Etat est un indicateur de taille et un signe d’alerte.