Si les mesures de sécurité ont été renforcées autour des axes routiers, notamment la RN5, la RN12 et la RN24, il n’en reste pas moins que la problématique des indemnisations se pose d’ores et déjà pour les victimes.
Vingt-quatre heures après l’attentat des Issers, les habitants étaient hier encore sous le choc. “Je n’arrive pas à croire qu’en 2011, on continue encore à commettre de tels actes”, affirme Mustapha, le propriétaire d’un restaurant, situé au boulevard Amirouche, touché par l’explosion. Son frère, qui l’aidait à réparer les dégâts, n’arrive pas à trouver les mots pour expliquer un tel acte. De nombreux autres citoyens, qui ont vécu ces moments épouvantables, ont tous été surpris par l’ampleur de la catastrophe. Les agents de la poste, du CPA et ceux de l’APC arrivent difficilement à accéder à leurs bureaux dévastés. Des artisans, notamment des vitriers et des ferronniers engagés par les commerçants sont à pied d’œuvre pour effectuer les réparations.
Des équipes de Sonelgaz et d’Algérie Télécom, dépêchées depuis hier, continuent à restaurer les équipements détruits. Les agents de nettoiement de l’APC ont été mobilisés. Des camions venus d’autres communes continuent à affluer sur Bordj Menaïel pour aider la municipalité à dégager les détritus qui jonchent encore les lieux. Au siège de l’APC, le maire, entouré de ses adjoints, continue à recenser les dégâts. Plus de 100 commerces, cinq habitations et une dizaine de véhicules ont été endommagés. Un plan d’aide aux sinistrés a été mis en place, mais le wali de Boumerdès avait averti la veille que le fonds d’indemnisation ne prévoit pas des dédommagements pour les meubles, équipements ou appareils électroménagers détruits.
Ironie du sort, les commerces ne sont pas concernés par les indemnisations mais la wilaya compte utiliser d’autres fonds pour leur venir en aide, affirme de son côté un élu. Le décret 99-47 du 13 février 1999 prévoit des indemnisations pour tous ceux qui ont subi des dommages matériels (habitations et véhicules notamment). Son article 91 indique que “le taux d’indemnisation est de 100% du montant des dommages subis tels que déterminés par l’expertise”. Le fonds d’indemnisation des victimes du terrorisme, prévu par ce décret, doit verser, selon l’article 92, une avance de 50 000 DA aux victimes, et ce, dans les plus brefs délais et au plus tard un mois après le sinistre. Pour les habitations collectives, le décret précise que “la remise en état des parties communes des habitations collectives endommagées consécutivement à un acte de terrorisme ou à un accident survenu dans le cadre de la lutte antiterroriste est prise en charge sur les crédits affectés à l’habitat”. Les expertises sont également prises en charge par l’État alors que les indemnisations se font sur la base d’un rapport des services de sécurité et d’un rapport d’expertise. Pour l’indemnisation, “des locaux à usage commercial et industriel, des biens de commerce, des exploitations agricoles, du cheptel et de tout autre élevage”, un texte particulier devait voir le jour. Curieusement et dix ans après, ce document n’est pas encore publié bien qu’il ne s’adresse qu’à quelques wilayas.
Les autorités locales doivent utiliser d’autres ressources s’ils veulent soutenir les 100 commerçants recensés. Par ailleurs, les services de sécurité ont renforcé les mesures de surveillance notamment au niveau des axes routiers. Ainsi des barrages filtrants ont été installés dans plusieurs endroits provoquant parfois de grands embouteillages. Les routes reliant Alger à Boumerdès notamment la RN5, la RN12 et la RN24 sont étroitement surveillées. Les barricades autour des sièges de la gendarmerie et de la police ont été renforcées.