Quatre jours après la nomination du nouveau gouvernement, qui a vu le départ de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, occupant depuis des années le poste de ministre d’Etat représentant personnel du président de la République, c’est la panique au niveau du vieux parti.
Jeudi soir, les rumeurs les plus folles circulaient sur l’avenir de Abdelaziz Belkhadem au sein du FLN. Dans ce cadre, des sources anonymes indiquaient que Belkhadem aurait démissionné mais les proches du SG du FLN ont démenti cette information, affirmant que le secrétaire général du Front de libération nationale présidera aujourd’hui une réunion du bureau politique.
La même source a ajouté que M. Belkhadem présidera également l’université d’été du parti programmé pour le 10 septembre en cours. Dans le cadre de ce bouillonnement au niveau de vieux parti, «une motion de défiance à l’égard de Belkhadem commence déjà à circuler». Elle serait l’œuvre «de Abdelhamid Si Affif, membre du bureau politique du FLN.
S’agissant de la réunion du bureau politique que présidera Belkhadem aujourd’hui au siège central du FLN à Hydra (Alger), elle a été convoquée pour tenter d’éviter «la déstabilisation» du parti suite au départ de Belkhadem du gouvernement par «la petite porte» alors que certains de ses proches ont affirmé que le FLN s’attendait a ce que le Président Bouteflika nomme Abdelaziz Belkhadem à la place d’Ahmed Ouyahia, comme ce fut le cas lors du remaniement gouvernemental de 2006.
D’ailleurs, ces derniers n’ont pas oublié le retour d’Ouyahia au gouvernement en 2008, alors que Belkhadem avait justifié à l’époque la décision du Président Bouteflika par le fait que «chaque homme a son époque».
Depuis, Belkhadem a essayé d’assurer son poste de secrétaire général du FLN lors du congrès de 2009 mais ses ambitions pour l’après-2014 ont conduit à la naissance d’un mouvement de redressement, alors que lui-même avait mené un mouvement de redressement contre l’ancien SG du FLN, Ali Benflis.
Dans ce contexte, Belkhadem a préféré un rapprochement avec des islamistes, ce qui n’a pas été du goût des militants du FLN. Toutefois, la décision du chef de l’Etat de ne pas reconduire Belkhadem dans la composante du gouvernement Sellal a donné de la force aux détracteurs de Belkhadem.
Dans ce cadre, des sources partisanes analysent la désignation de l’ex-patron de l’APN, Abdelaziz Ziari au sein du gouvernement comme le lâchage de Belkhadem, sachant que Ziari a toujours été qualifié de grand concurrent de Belkhadem concernant le poste de SG du FLN. Le 17 juin, Abdelaziz Belkhadem avait dit devant la presse qu’il ne serait plus le même.
«Belkhadem d’avant la réunion de la session ordinaire du CC [15 et 16 juin, NDLR] n’est pas celui d’aujourd’hui et ne sera pas le même demain», avait-il déclaré. Apparemment, Belkhadem n’est pas à l’abri de ses détracteurs qui veulent a tout prix son départ.
Par ailleurs, le bras de fer entre Belkhadem et l’ex-ministre de la Défense, Khaled Nezzar, qui l’avait accusé de la dissolution de l’APN en 1991 et la rencontre de Sant’Egidio n’a pas été en sa faveur, alors que le président de la République a soutenu Nezzar avec «l’installation d’une commission de suivi après l’action en justice lancée contre lui par la justice suisse».
Il est à souligner que l’université d’été du FLN sera consacrée à la préparation des prochaines élections locales prévues pour le 29 novembre prochain.
Dans ce cadre, une évaluation de mandat des P/APC du FLN est lancée et des rapports seront remis à la direction du parti. D’autre part, les militants du FLN attendent la directive de Belkhadem en ce qui concerne les conditions de candidature pour le prochain rendez-vous électoral.