Après le décès de Bouhara Le FLN, un parti sans leadership

Après le décès de Bouhara Le FLN, un parti sans leadership
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La crise qui secoue le Front de libération nationale (FLN), n’est pas prête de connaître son épilogue. Les derniers espoirs de renouer avec la sérénité, se sont envolés avec le décès de feu Abderrezak Bouhara, fortement pressenti pour succéder à Abdelaziz Belkhadem, déchu de ses fonctions à la faveur de la dernière réunion du Comité central du parti.

Du coup, le vieux parti replonge dans l’incertitude, avec cette difficulté de désigner un nouveau secrétaire général, davantage exacerbée par les positions diamétralement opposées des deux camps belligérants, les pro-Belkhadem d’un côté et les contestataires et autres redresseurs de l’autre. La grave scission née de la décision, certes par les urnes, de destituer Abdelaziz Belkhadem, s’est répercutée négativement sur la situation du FLN. Et pour cause, les deux parties conflictuelles s’attellent, chacune de son côté, à collecter les candidatures pour succéder à Belkhadem, ce qui a donné lieu à une bataille procédurale inextricable, car les membres des instances dirigeantes du FLN, partagent presque parfaitement la composante. L’espoir de trouver un homme de consensus agréé par les deux camps, s’est évaporé aussi-tôt l’annonce de décès de feu Bouhara. Ce dernier incarnait réellement, le militant idéal pour assurer les rênes du vieux parti, jouissant d’une grande estime de la part de tous les militants et cadres du FLN. Sa longue carrière de militant et ses compétences avérées dans la gestion des affaires politiques, ne laissaient alors l’ombre d’un doute sur ses capacités de rétablir l’ordre dans la maison FLN, en ces temps de grave crise. Hélas, la mort a surgi de nulle part pour l’en emparer des siens, laissant du coup un FLN orphelin. Orphelin oui, parce que les militants du vieux parti, d’un camp ou de l’autre, sont rarissimes à jouir d’une telle posture à même d’être propulsé à la tête du parti, sans susciter la contestation et la fronde. C’est la crise tout simplement qui se prolonge au sein d’un FLN déchiqueté, n’arrivant pas à concrétiser les ambitions des redresseurs et des contestataires menés de surcroît par plusieurs ministres, face à la ténacité de Belkhadem épaulé par un nombre indéniable de militants, parlementaires et cadres qui lui sont toujours restés fidèles. C’est une situation inédite que celle dont laquelle s’est retrouvée le vieux parti, voir dans l’expectative totale en cette année charnière, la dernière avant l’échéance présidentielle. Abdelaziz Belkhadem, discrédité in extremis par les urnes lors du vote de confiance organisé par le CC, résiste toujours, s’estimant qu’il n’est toujours pas en disgrâce en haut lieu, le chef de l’Etat, néanmoins président d’honneur du FLN, ne s’étant toujours pas prononcé au sujet de la crise qui secoue le parti. La récente déclaration du ministre de l’Inétérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, qui a clairement réitéré la neutralité de l’administration face à ce qui se passe au FLN, a davantage enfoncé le clou. En revanche, les contestataires menés par des ministres en furie contre l’attitude de Belkhadem, font des mains et des pieds pour déjouer ses stratagèmes et l’écarter définitivement des rangs du parti.

Par M. Ait Chabane