Le décès de Bouhara – favori, de son vivant, pour remplacer Belkhadem au poste de secrétaire général – n’atténue pas les tensions. Bien au contraire, la succession à ce poste ravive le conflit, attisé par un désaccord entre deux ailes, à savoir les partisans de Belkhadem et les redresseurs pilotés par Abdelkrim Abada.
Les tractations vont bon train au sein du vieux parti, surtout après l’éviction de Belkhadem de son poste de secrétaire dont la succession attise les convoitises et augmente les tensions.
Le décès de Abderrezak Bouhara, donné favori pour succéder à Belkhadem, a quelque peu atténué les tensions sans pour autant amener les deux ailes en conflit à asseoir un consensus autour de l’élection du futur SG du FLN. C’est vrai que l’éviction de Abdelaziz Belkhadem du poste de secrétaire général a été largement applaudie par ses adversaires au sein du parti, mais sa succession fait diversion et suscite les convoitises. Au FLN, chacun y va de sa logique pour prendre les rênes d’un parti affaibli et déchiré par des conflits motivés par des intérêts purement individuels qui ne contribuent aucunement à la stabilité de cette formation. Ainsi, les problèmes dans lesquels se débat l’ex-parti unique ne se résument pas au seul Belkhadem, sur le dos duquel il ne convient pas de mettre tous les problèmes qui ruinent le FLN. Mais, faut-il le rappeler, le vieux parti a toujours vécu au rythme des redressements, manigances et du «que le plus fort reste», érigés en mode d’emploi.
Si le mouvement de redressement considère que la destitution de Belkhadem signifie la fin des combats au FLN, sa succession marquera le début d’une autre guerre qui s’annonce rude. Le coordinateur du mouvement de redressement et de l’authenticité, Abdelkrim Abada, qui s’est réjoui de l’éviction de Belkhadem de son poste, est la première phase pour redonner au parti sa réputation et sa place sur la scène nationale.
Pour lui, le parti doit revenir aux vrais militants qui jouissent de valeurs morales et de convictions politiques sincères pour mettre en pratique les objectifs sociaux, organisationnels et politiques du parti, sans rien atten-dre en contrepartie. Il a souligné, dans ce sillage, que le prochain leader du FLN devrait être une personne intègre, responsable, jouissant de toutes les compétences nécessaires et capable d’occuper ce poste éminemment politique. Le prochain SG du FLN devrait être une personne capable de convaincre à travers ses discours et un homme de consensus. Il doit être également disponible et présent sur le terrain pour régler les affaires pesantes du parti, en évitant le régionalisme, a-t-il expliqué. Abada a indiqué, à ce propos, que la responsabilité du FLN était historique du fait qu’il a un demi-siècle d’existence, soulignant qu’il était nécessaire de contribuer au développement et à l’évolution de la société, en transmettant les valeurs du
1er novembre 1954. «Notre rôle est de mobiliser les militants pour développer notre pays qui demeure l’objet de toutes les menaces extérieures», a-t-il insisté. Rachid Boukerzaza, également membre du comité central du parti et membre du mouvement du redressement, a indiqué que la priorité actuelle était de reconstruire le parti sur des bases démocratiques fondées sur la transparence.
Les anciennes pratiques doivent complètement disparaître, notamment l’exclusion et la marginalisation des vrais militants, a-t-il observé. Rappelons que des membres du CC avaient retiré le 31 janvier dernier leur confiance à Belkhadem en tant que secrétaire général du parti, 160 ont voté en faveur de ce retrait con-tre 156 pour son maintien à la tête du parti. Belkhadem avait déclaré que tout membre du comité central était en droit de se porter candidat au poste de secrétaire général.
D’autre part, les partisans de Belkhadem, à l’image de Abderrahmane Belayat, avait appelé à l’issue des travaux de la 6e session du CC, à la tenue ultérieure d’une session extraordinaire.
Par Yazid Madi