Cinq organisations syndicales ont retenu la date du 10 octobre comme jour de débrayage dans le secteur de l’éducation. Hier, le Conseil des lycées d’Algérie (Cla) a décidé de rejoindre le mouvement de protestation.
La protestation est retour cette année dans le secteur de l’éducation. À revendications non satisfaites, grèves et perturbations incessantes. Quatre syndicats autonomes ont décidé de paralyser les différents paliers de l’éducation à partir du 10 octobre. Après la récente annonce du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef) ainsi que le Syndicat national de travailleurs de l’éducation (Snte), c’est le Conseil des lycées d’Algérie (Cla) qui a informé hier de sa décision de joindre le mouvement de protestation.
Joint hier par téléphone, le secrétaire général du Cla, Idir Achour, expliquera que le mot d’ordre de grève se justifie par les tergiversations du département de Benbouzid vis-à-vis des revendications des travailleurs. «Les revendications sont les mêmes», indique Idir Achour, et d’ajouter qu’«une réunion intersyndicale est prévue pour la fin de cette semaine». D’après le Cla, cet appel au débrayage s’inscrit dans le même cadre de motivation et d’intérêt que celui des années passées.
«De commission en commission, l’attente des travailleurs du secteur de l’éducation n’a que trop duré. Le temps n’est plus aux promesses. Seule la mobilisation des travailleurs à la base pourra arracher des revendications trop longtemps ignorées». La liste des doléances du Cla porte par ailleurs sur plusieurs questions, à savoir : un salaire digne qui améliore le pouvoir d’achat par la revalorisation du point indiciaire, l’octroi de nouvelles indemnités qui varient entre 10 000 et 13 000 DA avec effet rétroactif à janvier 2008. La révision du statut particulier est par ailleurs la seconde revendication et concerne, entre autres, la promotion d’un grade à un autre, l’avancement dans les échelons, la classification des corps des ingénieurs, des PTLT, d’adjoints d’éducation… En troisième lieu, le Cla signe et persiste sur la revendication d’une retraite à 100% après 25 ans de service.
D’autres doléances figurent également sur la liste, à savoir la décentralisation de la gestion des œuvres sociales en plus de l’amélioration des conditions de scolarisation et la qualité de l’enseignement. Pour cela, le Cla revendique la construction de nouvelles écoles qui mettra fin à la surcharge des classes, ainsi que la création de postes budgétaires qui permettra l’allègement de l’emploi du temps des enseignants. Le Cla envisage d’observer, pour faire aboutir ces revendications, une grève de 3 jours à partir du 10 octobre, renouvelable chaque semaine.
Il y a lieu de souligner que cette date a été retenue par quatre syndicats autonomes pour déclencher une grève. L’organisation syndicale de l’éducation est connue pour la perturbation et la paralysie qu’elle provoque à chaque mouvement de grève. Le ministère de l’Education trouvera-t-il le moyen de ne pas faire la sourde oreille encore une fois ? Procédera-t-il à la satisfaction des revendications des travailleurs ? Ces questions se posent depuis des années. Les élèves ainsi que leur parents ne souhaitent certainement pas revivre les grèves des années précédentes.
Par Yasmine Ayadi