Après le blé, l’Algérie met un coup d’arrêt aux importations de bovins français

Après le blé, l’Algérie met un coup d’arrêt aux importations de bovins français

Après le blé, ce sont désormais les jeunes bovins (broutards) français qui se voient refuser l’accès au marché algérien. Une décision qui vient secouer un pan entier des échanges agricoles entre Paris et Alger. De plus, elle illustre la détermination de l’Algérie à revoir ses partenariats commerciaux pour mieux protéger ses filières locales.

Depuis plusieurs décennies, la France et l’Algérie entretenaient des relations commerciales solides dans le secteur agroalimentaire, et le commerce de broutards en était l’un des piliers. Mais ce printemps, sans déclaration officielle, ce pont s’est effondré.

Révélée par le média régional français Le Progrès, l’information semble avoir eu l’effet d’un coup de massue. Depuis avril, les exportations de jeunes bovins français vers l’Algérie sont totalement à l’arrêt. Le blocage sème l’inquiétude dans les campagnes françaises, là où le broutard est bien plus qu’un animal d’élevage, mais une source de revenus essentielle. Cela signifie que la France vient de perdre un débouché vital !

Échanges agricoles : l’Algérie interrompt l’importation de jeunes bovins français

En effet, selon les sources, la rupture a été brutale. À la mi-avril, la direction générale des services vétérinaires algériens a tout simplement cessé de délivrer les certificats sanitaires indispensables à l’exportation des broutards français.

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Selon François Chaintron, directeur délégué de Sicarev Coop pour la Bourgogne, les autorités algériennes invoquent des raisons sanitaires. Mais pour beaucoup dans la filière, cela revient aux tensions diplomatiques latentes entre Paris et Alger. D’ailleurs, début 2025, l’Algérie avait déjà drastiquement réduit ses achats de blé français.

La France perd un débouché clé, l’Algérie réévalue ses échanges

Chaque année, environ 1,3 million de broutards quittent les prairies françaises, dont 20 % étaient destinés au marché algérien. Ce segment représentait une part importante du chiffre d’affaires pour des milliers d’éleveurs. Notamment en Saône-et-Loire, région d’origine de la race charolaise. Mais aussi en Bretagne, en Auvergne-Rhône-Alpes ou en Nouvelle-Aquitaine.

  • En 2024, 220 000 têtes étaient prévues à l’export vers l’Algérie.
  • Début mars 2025, 90 000 avaient déjà été envoyées.
  • Depuis avril, les envois sont à zéro.

L’Algérie rebat les cartes de ses priorités commerciales

Derrière ce refus de broutards, c’est peut-être une stratégie plus large qui se dessine. En moins d’un an, l’Algérie a mis fin à deux flux majeurs d’importations agricoles françaises, le blé, puis les broutards.

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Deux produits différents, un même message. L‘Algérie cherche à diversifier ses partenaires commerciaux. Tout en visant l’autosuffisance dans les secteurs clés comme l’agroalimentaire.

En somme, le partenariat agricole entre la France et l’Algérie, longtemps perçu comme stable, est désormais soumis à des dynamiques réajustées, reflet des priorités renouvelées d’Alger.