Après l’attentat de Jendouba : La Tunisie tente de rassurer les touristes algériens

Après l’attentat de Jendouba : La Tunisie tente de rassurer les touristes algériens

La Tunisie appréhende vivement les retombées du dernier attentat de Jendouba. Depuis quelques jours, une campagne médiatique a été déclenchée pour rassurer les touristes algériens ayant fait de ce pays une destination privilégiée pour leurs vacances.

Abla Chérif – Alger (Le Soir) – 8 juillet 2018. Une attaque sanglante frappe le nord-ouest de Jendouba, non loin des frontières algériennes. Un véhicule transportant des éléments de la Garde nationale saute sur une mine dans la province de Aïn Soltane faisant six morts et trois blessés. Quelques heures plus tard, Aqmi, la branche armée d’El-Qaïda au Maghreb, revendique l’attentat. L’évènement fait grand écho dans la presse internationale. Des articles de presse font état que dans cette région sont implantés Aqmi et Jound El Khilafa, deux groupes terroristes affiliés à Daesh. Des médias régionaux évoquent eux des répercussions inéluctables sur le tourisme et vont jusqu’à avancer une baisse sensible de touristes algériens.

Déjà secouée par une série d’évènements internes, la Tunisie y perçoit un grave dérapage pouvant influer sur la principale source de revenue de son économie fragile. Sur le qui-vive, les autorités chargées de la gestion du tourisme réagissent à toute information pouvant compromettre la saison touristique. Les réactions s’enchaînent. Elles s’adressent principalement aux Algériens.

La presse tunisienne rappelle qu’une hausse de 18% a été enregistrée durant le premier semestre de l’année, une évaluation sur laquelle les responsables tunisiens se basent pour avancer l’arrivée de près de trois millions d’Algériens au cours des semaines à venir.

Le responsable régional au tourisme, Hichem Mehouachi, déclare publiquement : «Nous suivons de près le trafic au niveau des passages frontaliers de Babouche et surtout Melloula à travers lequel de nombreux Algériens se rendent en Tunisie. Il n’y a eu aucune conséquence négative après l’attentat», tient-il à préciser. Chiffres à l’appui, il révèle que 3 256 Algériens sont entrés en Tunisie le lundi 10 juillet», soit deux jours après l’attaque de Jendouba. Ce chiffre, précise-t-il, est «supérieur à celui enregistré ce même jour de l’an dernier où le nombre d’arrivées était de 31 806».

Prudent, le commissaire tient cependant à déclarer : «Nous avons besoin d’une semaine pour pouvoir évaluer la situation et dire si l’attentat terroriste a eu un impact sur l’activité touristique.»

Le chargé de la communication auprès du ministère tunisien de l’Intérieur, Zoubeir Djebami, s’est voulu lui aussi rassurant en niant toute répercussion négative. Ce week-end, le président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie est, à son tour, intervenu pour affirmer qu’aucune annulation de réservation n’avait été enregistrée. Celui-ci a tenu également à démentir des informations circulant avec persistance sur les réseaux sociaux et faisant état d’actes de discrimination envers les Algériens.

Il faut savoir enfin que l’inquiétude des Tunisiens a poussé ces derniers à se renseigner en bonne et due forme afin de cerner les raisons pour lesquelles une affluence massive n’avait pas encore été enregistrée. La presse tunisienne évoquait cette semaine «le retard dans la proclamation des résultats du bac».

A. C.