Une marée humaine de jeunes postulants à l’emploi se sont rassemblés, hier, devant le siège de la wilaya de Annaba après avoir été »déçus » de l’accueil qui leur a été réservé au Pax, point aménagé pour le dépôt des demandes d’emploi.
Après avoir dénoncé le laxisme des responsables chargés de cette opération, décidée il y a une semaine par le wali de Annaba, ces postulants se sont directement dirigés vers la wilaya dans une tentative de rencontrer le chef de l’exécutif qui, aussitôt apparu pour calmer les esprits, a été agressé par des jets de pierres.
Scandant des propos hostiles à la politique d’emploi suivie en Algérie, les protestataires ont tenté d’investir le siège de la wilaya pour demander à ce que la promesse de 7 000 postes d’emploi qui leur a été faite la veille soit tenue.
L’un d’eux tentera de se trancher la gorge. Il sera dissuadé grâce à l’intervention de son frère appelé à la rescousse par les manifestants, désespérés et prêts à tout pour arracher un contrat de travail. Nombreux étaient les manifestants rencontrés sur place qui nous ont fait part de leur ras-lebol et de leur longue attente.
Une cinquantaine de jeunes filles ayant exercé dans le secteur de l’éducation ont évoqué les problèmes qu’elles vivent depuis que les responsables de l’académie les ont remplacées par d’autres après dix ans de travail. Elles revendiquent leur réintégration dans leurs postes de travail dont elles ont été privées pour être remplacées par d’autres jouissant, selon leurs dires, de faveurs et du piston.
Pointant de l’index le directeur de l’éducation, Salim Benadher, à qui elles reprochent son refus de prendre en charge leurs doléances, ces anciennes enseignantes de français, sciences naturelles et arabe, étaient venues « pour dénoncer ce genre de comportement ».
Un autre groupe de manifestants a, pour sa part, tenu à dénoncer les problèmes et entraves qu’ils rencontrent en leur qualité de contractuels au niveau du port d’Annaba. Ces 600 employés revendiquent à travers leur sit-in une série de points dont principalement la titularisation qu’ils attendent depuis 1992, une tenue réglementaire et la revalorisation du salaire qu’ils perçoivent avec d’énormes retards.
Ils ont tout particulièrement dénoncé la hogra et l’indifférence affichée par le premier responsable de cette entreprise portuaire qui s’oppose, selon leurs dires, au dialogue. De même qu’ils ont critiqué certaines pratiques encore suivies par le service des oeuvres sociales.
Par ailleurs, des diplômés de l’université ayant exercé à Algérie Télécom ont eux aussi réclamé qu’ils soient réintégrés dans leurs postes de travail d’autant plus, ont-ils argué que les postes qu’ils ont occupés sont encore vacants. Leur colère était indescriptible car non seulement leurs efforts se sont avérés vains mais pire, ont-ils ajouté, deux des postes que nous occupions ont été »cédés » à deux quidams…
À l’heure où nous mettons sous presse, une grande panique règne devant le siège de la wilaya où un groupe de manifestants nous ont fait savoir qu’un début d’émeute est enregistrée au niveau du quartier Didouche-Mourad, plus communément appelé Les Lauriers- Roses. Notons, en outre, que la salle Pax a été saccagée.
