Après l’annonce de 62.45% de taux de réussite au bac,Des syndicats de l’éducation insatisfaits

Après l’annonce de 62.45%  de taux de réussite au bac,Des syndicats de l’éducation insatisfaits

Les résultats du bac 2011, avec un taux de réussite record de 62,45%, sont loin de constituer un motif de réjouissance pour les principaux syndicats du secteur de l’éducation.

«Il ne faut pas tirer une grande satisfaction de ces résultats», tonne Meriane Meziane, secrétaire général du Syndicat autonome des professeurs du secondaire et technique (Snapset). Il enchaîne en affirmant que l’examen du baccalauréat 2011 «a ciblé des élèves qui sont d’un niveau moyen», arguant de la qualité des sujets. Il émet par ailleurs des doutes sur la capacité d’un très grand nombre de lauréats au bac 2011 à s’adapter au sein de l’université.

Le SG du Snapest estime en outre que s’il y a lieu d’établir une comparaison sur le plan régional et international, «le niveau des bacheliers algériens est peu flatteur». Nouar Larbi, le SG du Conseil des professeurs du secondaire et techniques (Cnapest) considère lui aussi que le taux de 62,45% est loin derrière les 98% réalisés en Finlande. En dépit de ce constat, le SG du Cnapest estime que les résultats du baccalauréat sont plutôt positifs uniquement du point de vue quantitatif.

Il n’a pas soufflé mot sur la qualité de l’enseignement prodigué au secondaire et sur le niveau intellectuel des bacheliers, et a insisté sur la nécessité de la participation des enseignants aux délibérations finales qui demeurent la meilleure manière de crédibiliser les résultats obtenus aux examens de fin d’année aux yeux de l’opinion publique.

Et pour cause, l’annonce de façon pompeuse des résultats par la tutelle, devenue une donnée récurrente, provoque une montée au créneau des syndicalistes pour qui ces mêmes résultats obéissent seulement à l’idée de valoriser les efforts entrepris en matière de réforme du système éducatif et justifier ainsi la politique mise en œuvre dans ce domaine. En d’autres termes, il est reproché aux responsables en charge du secteur de faire fi et de la qualité de l’enseignement et du niveau intellectuel des élèves.

Le CLA dénonce la réussite de la médiocrité

La Conseil des lycées d’Algérie n’a pas hésité à qualifier les résultats du bac de «réussite de la médiocrité». «Plus de 90% de réussite à l’examen de l’enseignement primaire (5e), 70% de réussite à l’examen du brevet d’enseignement moyen (BEM) et plus de 60% de réussite à l’examen du baccalauréat.

Des chiffres qui font la fierté du ministre de l’Education nationale pour confirmer la réussite de la réforme du système éducatif entamée depuis plus de dix ans, sans faire une évaluation objective avec les acteurs et les spécialistes dans le domaine», écrit le CLA dans un communiqué rendu public hier. Dans le même document, le CLA évoque des pourcentages d’échec constatés à différents niveaux.

«40% d’échec en 1re année moyenne, 50% en 1re année secondaire et plus de 60% en 1re année universitaire sont des éléments qui contredisent le satisfecit du ministère de l’Education», est-il déploré. Le même syndicat autonome désapprouve aussi la politique de la gestion des flux qui confirme, selon lui «la prééminence de la logique administrative sur la logique pédagogique». Ce qui installe «la médiocrité et jette, d’année en année, le discrédit sur l’examen hautement symbolique et stratégique qu’est le baccalauréat.

Par Karim Aoudia