Après l’Algérie, le Kurdistan pourrait être la nouvelle terre d’exil d’Aïcha et Safia Kadhafi

Le Kurdistan prochain exil de Aïcha et Safia Kadhafi ? La veuve et la fille du colonel Kadhafi pourraient obtenir l’asile politique dans le Kursdistan irakien, a annoncé jeudi la chaîne de télévision kurde Nalaa citée par l’agence RIA Novosti.

Quatre membres de la famille de l’ex-guide libyen, tué le 20 octobre dernier, ont trouvé l’asile en Algérie depuis le 29 août 2011.

Le président irakien Jalal Talabani étudie la possibilité d’accorder l’asile politique à la veuve et à la fille du colonel Kadhafi dans le Kurdistan irakien, annonce jeudi la chaîne de télévision kurde Nalaa.

Jalal Talabani « exprime ainsi sa reconnaissance pour le soutien apporté aux Kurdes par l’ancien leader libyen », indique un communiqué de la chaîne, se référant à une source proche de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) dirigée par M. Talabani.

Selon le communiqué, Mouammar Kadhafi, tué jeudi 20 octobre 2011, « a fourni au mouvement de libération kurde les fonds nécessaires pour acquérir des armes ». Le document souligne également la « position claire » de l’ex- colonel sur « le droit des Kurdes à l’autodétermination ».

En juin 2010, Kadhafi, à l’époque président en exercice du sommet de la Ligue arabe, avait reçu en audience, à son dans son bunker à Bab Al Aziziah, Jalal Talabani lequel n’a pas tari d’éloges à l’égard du colonel.

Le chef de l’Etat irakien avait, dans une note inscrite au registre des visites, souligné « son honneur de rencontrer le guide Kadhafi et de visiter la Libye et a remercié Dieu et l’a prié pour qu’il garde le militant révolutionnaire (Mouammar Kadhafi) afin qu’il puisse servir les causes des Arabes, des Kurdes, de l’Afrique et de toute l’humanité. »

Le 29 août, la femme de Kadhafi, Safia, sa fille, Aïcha, ses fils, Hannibal et Mohammed, accompagnés de leurs enfants, ont franchi la frontière algérienne pour y trouver asile, après la prise de Tripoli par les forces du Conseil national de Transition (Cnt).

Selon les autorités algériennes, la famille de l’ex-guide libyen a été accueillie en Algérie dans un cadre « strictement humanitaire ».

Alger a été fortement irrité au mois de septembre dernier après une déclaration faite par Aïcha Kadhafi à la chaîne syrienne Erraï dans laquelle elle a appelait les Libyens à prendre les armes et résister aux rebelles. Ordre lui a été alors donné de ne plus s’exprimer publiquement sous peine de représailles.

Plusieurs dirigeants du nouveau pouvoir en Libye avaient demandé au gouvernement algérien l’extradition de ces hôtes pour être jugés à Tripoli.

Dans un entretien accordé jeudi 20 octobre à l’hebdomadaire Paris Match, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, n’a pas fermé pas la porte à des négociations sur le sort de la famille Kadhafi.

« Par ailleurs, demain, la question va se poser de savoir qui devra faire l’objet d’une action judiciaire, affirmait-il. Lorsque les institutions libyennes auront à répondre à ce type de question, nous travaillerons avec elles.»

Interrogé sur l’endroit où se trouvent actuellement les Khadafi, le ministre algérien refuse de divulguer leurs lieux de refuge. Toutefois, il précise que leur présence en Algérie est temporaire : « Ils sont les hôtes de l’Algérie, pour un temps, explique-t-il. J’espère que nous aurons la possibilité de transcender la question de la famille Kadhafi, qui est aujourd’hui l’arbre qui cache la forêt…»