Depuis mercredi passé jusqu’à hier vendredi, le chef-lieu de la wilaya de Ouargla a été le théâtre de violentes émeutes qui ont opposé des citoyens demandeurs de logements aux forces de l’ordre. Les heurts ont trouvé leur prolongement dans plusieurs quartiers populaires, notamment à Rouissat. “Les protestataires se sont rassemblés pour manifester leur colère après l’affichage de la liste des bénéficiaires de logements”, nous dit-on. Dans leur sillage, déchaînés, les protestataires se sont attaqués aux édifices avant de les saccager.
À en croire quelques protestataires, la liste affichée mercredi dernier contient quelque 996 noms, dont plus de la moitié sont des indus bénéficiaires. Dès l’entrée du centre-ville, un tableau désolant est à déplorer.
En effet, en sus du siège de la BDL situé à côté du tribunal, qui a été presque complètement saccagé par les manifestants, le même sort a été réservé à la Direction de l’éducation sur la route de Rouissat. De graves dommages ont également affecté le siège de la Cnep situé à Souk Lehdjar à proximité du siège de la daïra. Les manifestants n’ont pas épargné le parc de la commune, puisqu’ils l’ont incendié. Côté du siège de la Cnas, nouvellement relooké, le flamboyant bureau de l’agence Mobilis a subi une dégradation quasi complète. Selon des indiscrétions, une voiture appartenant à un particulier, parquée dans l’enceinte du siège de la daïra, a été complètement calcinée. Le long de la journée d’hier, les commerçants ont baissé rideau, plusieurs routes coupées et des colonnes de fumée de pneus calcinés étaient visibles de très loin. Pour disperser les manifestants, les éléments de forces antiémeutes ont usé des gaz lacrymogènes. Les violents heurts se sont soldés, croit-on savoir, par des blessés dans les deux camps. Par ailleurs, les blessés parmi les émeutiers refusent d’être transférés à l’hôpital Mohamed-Boudiaf, du côté du tribunal, par crainte, probablement, d’être fichés par les services de sécurité. Nous croyons savoir que le wali de Ouargla a pris des mesures d’apaisement, notamment le gel de la liste des bénéficiaires, et l’installation d’une commission d’enquête pour débusquer les éventuels indus bénéficiaires.
B A