La ville d’El Eulma a été, hier dimanche, le théâtre d’un mouvement de protestation qui s’est vite transformé en émeutes, suite à l’affichage de la liste des bénéficiaires des 700 logements sociaux. Juste après l’affichage de la liste, effectué tôt dans la matinée d’hier, des centaines de non-bénéficiaires se sont d’abord regroupés devant les sièges de l’APC et de la daïra afin d’exprimer leur colère et leur mécontentement.
La tension a fini par atteindre son paroxysme, et puis c’est l’embrasement. Les protestataires ont saccagé ces deux édifices et brûlé des bureaux. L’entrée de la mairie a été caillassée et la clôture métallique renversée. Les manifestants ont même brûlé une bonne partie du siège de la daïra, laissant l’établissement aux mains des pilleurs qui ont tout raflé. Le bureau du chef de daïra n’a pas, lui aussi, échappé à cette furie et a été complètement pillé. Ces émeutes ont engendré la fermeture de plusieurs artères de la ville et nécessité l’intervention d’un impressionnant renfort des services de sécurité, notamment de la 1er Sûreté républicaine basée à Sétif, qui ont réussi à maîtriser la situation et à disperser les manifestants.
Notons que la liste des bénéficiaires de ces logements sociaux comprenait 700 bénéficiaires sur les 10 000 dossiers déposés au niveau de la daïra. Un quota jugé insuffisant par rapport au nombre de demandeurs, d’autant plus que 260 logements sociaux n’ont pas été inclus dans cette liste car ils sont destinés au relogement des habitants des Harates. Les mécontents étaient nombreux parmi les postulants qui ont manifesté leur désapprobation par tous les moyens. Ils ont affirmé que beaucoup de personnes qui figurent sur la liste des bénéficiaires sont étrangères et inconnues à l’antique Saint-Arnaud. Un calme précaire règne dans la ville mais la révolte des citoyens risque à tout moment de reprendre au vu de la colère de la population en ce moment à El Eulma.
Imed Sellami