Après la visite de Sellal à Khenchela et Oum El Bouaghi Une association demande une enquête sur la corruption

Après la visite de Sellal à Khenchela et Oum El Bouaghi Une association demande une enquête sur la corruption

Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, a été interpellé hier par l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), pour dépêcher une commission d’enquête à Khenchela et Oum El Bouaghi, afin de faire la lumière sur les affaires de  » corruption, malversation, népotisme et hogra « , signalées par les citoyens, au sein de l’Exécutif local des dites wilayas.

Cette correspondance intervient après la dernière visite du Premier ministre dans les deux wilayas ayant connu des actions de protestation, de la part de citoyens qui voulaient attirer l’attention du Premier ministre sur leur mal vie.

Les membres de l’association demandent à ce que la commission d’enquête regroupent plusieurs départements, notamment celui de l’Intérieur, des collectivités locales et celui des Finances.  »

Une Commission qui rencontrerait aussi des représentants de la société civile indépendante de l’Exécutif, dont les conclusions vous permettront de prendre les bonnes mesures et d’annoncer de justes décisions en faveur de la relance du développement local, décisions tant attendues par les citoyens les plus démunis de la région « , lit-on dans le communiqué.

L’Association interpelle également Sellel sur les retards qu’accusent ces régions dans la réalisation des projets sociaux et économiques. Un retard que les élus locaux ont essayé de maquiller lors de son dernier passage dans la région.  »

La palme de la catastrophe revient très certainement au chef-lieu de la wilaya de Khenchela, immense chantier en éveil depuis à peine un mois, à la va-vite et rafistolage à la pelle, dès l’annonce de votre visite, ce qui a provoqué la colère de nombreux citoyens, qui se sont interrogés sur les raisons d’une longue hibernation des projets ces 3 dernières années, et leur subite réactivation « , précise le communiqué.

A travers le communiqué, l’AACC s’adresse au chef de l’Exécutif de Khenchela ainsi qu’à tous les élus  » véreux « , ne s’y prenant guère du dos de la cuillère, dénonçant ouvertement leurs  » pratiques prédatrices et leur règle mafieuse « .

 » Se servir surtout « ,  » servir jamais « , lit-on encore dans le document émanant de l’AACC.  » Monsieur le wali, ouvreznous grand le robinet !  » ou  » donnez-nous les clés du coffre ! « , un  » va-t-en  » des plus explicite à qui veut l’entendre.

Pis encore, ils dénoncent le maintien au poste d’un président d’APC, d’une commune située à 50 km au Sud du chef-lieu de la wilaya de Khenchela, condamné par la justice à plusieurs reprises. Un agissement que l’Association algérienne de lutte contre la corruption qualifie de  » violation au code de la commune « .

Signale-t-on encore les intimidations et les menaces à l’encontre d’une  » minorité  » d’élus locaux  » intègres  » refusant de cautionner ces pratiques prédatrices qu’ils ne cessent de dénoncer auprès des autorités centrales, « courriers et documents à l’appui ».  » Ces élus, aujourd’hui marginalisés, nous ont fait part de leurs inquiétudes, suites aux multiples pressions et menaces qu’ils subissent « , affirme le communiqué.

A cet effet, ces derniers comptent interpeller le ministre de l’Intérieur. Comme mot de clôture à l’appel au secours, l’AACC appelle Sellal à réagir afin d’endiguer la corruption qui prend des proportions préoccupantes aux Aurès, un phénomène  » devenu source d’une explosion sociale menaçante « , qui, faut-il le rappeler, a amené les habitants de ces wilayas à investir les rues, pour crier leur ras-le-bol. Le dernier mouvement fut celui organisé à la faveur de la visite du premier ministre.

Kahina Sameur