Considéré comme utopique, le projet Alger Medina prend forme. Après la tour d’affaires, le “Medina Center” sera ouvert au public dès demain.
Les observateurs et les curieux peuvent visualiser l’état d’avancement du projet de réaménagement d’une partie de la baie d’Alger lancé par l’investisseur privé Abdelouahab Rahim, sur fonds privés. Cela a été sûrement difficile et ardu pour cet Algérien de réaliser l’un de ses rêves. Levée de fonds, obtenir les autorisations nécessaires et s’investir totalement dans un projet que les sceptiques considéraient comme un échec annoncé. La vision qu’ont les Algériens du «privé» était négative. Le lancement de l’emprunt
obligataire, en 2009, n’avait pas eu le soutien des investisseurs institutionnels. Abdelouahab Rahim poursuit, vaille que vaille, son projet qu’il compte mener à terme malgré les aléas. Le montant souscrit alors représentait à peine le quart de celui escompté, mais des investisseurs privés algériens et des particuliers qui ont cru au projet, un peu utopique, de faire de cette partie de l’embouchure de Oued El Harrach un centre d’affaires, d’hôtelleries et de commerces. Doucement mais sûrement, le projet Alger Medina va révolutionner, d’une certaine manière, les habitudes du quotidien des Algérois. Un hôtel de classe internationale 5 étoiles, déjà édifié sur le site et dont la gestion est assurée sous le label Hilton, des appartements-Hôtel composés de deux tours de 20 et 23 étages englobant 160 appartements de grand standing, d’une surface allant de 70 à 600m², trois tours de bureaux d’une superficie utile de près de 100 000 m², dont la première achevée en 2005, l’Algéria Business Center, le port de plaisance et maintenant le centre commercial de 34 000 m² avec un hyper marché Ardis, un parc Aquatique et un Food center. M. Rahim, qui se veut discret sur les montants investis, tire sa fierté dans le fait que ses réalisations offrent du concret aux jeunes algériens. Mille emplois directs pour le “Medina Center” et un endroit de convivialité et de sociabilité lui ont rendu le sourire et effacé les stigmates des difficultés que rencontre un porteur de projet.La réalisation du projet “Alger Medina” avait été évaluée, lors de son lancement à près de 3,5 milliards de dollars. L’absence de soutien financier pour la réalisation n’a pas abouti à son abandon bien au contraire. L’ouverture de “Medina Center” permettra de générer un surplus de cash flow au groupe et renforcera les finances du groupe Dahli doté déjà d’une bonne santé financière, selon son bilan de 2011.Ce dernier faisait ressortir un chiffre d’affaires de plus de 3,16 milliards de dinars en progression de 3,50% et un cash flow représentant près de 50% du chiffre d’affaires «permettant de faire face au remboursement des échéances des crédits à terme et de
dégager une marge portante pour l’autofinancement de l’investissement».La réception des tours de bureaux et des deux tours ‘flat hôtel’ est annoncée pour la fin 2013. Le groupe Dahli pourra, alors, considérer que son investissement est quasi réalisé. Le réaménagement de l’Oued El Harrach par les pouvoirs publics, Alger Medina et la Grande Mosquée feront de cette partie de la capitale une destination phare pour toutes sortes d’activités. La modernisation de la capitale se fait grâce aux finances publiques mais elle se fait également grâce à la réalisation des rêves de certains investisseurs privés.
A. E.