Après la tentative de justification du blocage de son projet à Béjaïa: Cevital remet les pendules à l’heure

Après la tentative de justification du blocage de son projet à Béjaïa: Cevital remet les pendules à l’heure

“La saturation du port étant le seul argument avancé pour justifier ce blocage, nous pensons, à la lumière de ces nouveaux éléments, qu’il est, aujourd’hui, temps de mettre un terme à cette injustice”, lit-on dans la mise au point de Cevital au P-DG du port de Béjaïa.

La formidable mobilisation citoyenne qu’a enregistrée la marche de “l’espoir”, organisée le 14 mai dernier, au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, à l’appel de la Coordination des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques, semble avoir fait bouger les choses au sein de certaines institutions de l’État.

En tout cas, la dernière sortie médiatique du président-directeur général de l’entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) le suggère fortement, lui qui sort enfin de son long mutisme pour tenter de justifier, une nouvelle fois, sa décision arbitraire d’avoir empêché, depuis mars 2017, le débarquement des équipements industriels importés par le groupe Cevital en vue de la réalisation d’une usine de trituration de graines oléagineuses à Béjaïa.

S’exprimant à ce sujet, le dimanche 20 mai dans le journal électronique TSA, Djelloul Achour a tenté de se justifier en déclarant que  “le groupe Cevital n’a acheté aucun terrain et n’a demandé aucune autorisation pour implanter son projet sur cette assiette”, ajoutant que l’information faisant état de l’acquisition par Cevital d’un terrain situé à l’extérieur de la zone portuaire n’était qu’une “rumeur”.

Le P-DG du port de Béjaïa a poussé la supercherie un peu plus loin en prenant le soin de citer les “autorités locales”, à l’appui de ses propres affirmations dont il reste, à ce jour, le seul auteur. Cherche-t-il ainsi à tromper l’opinion publique en impliquant les autorités locales qui, elles, se sont toujours gardées de se fourvoyer dans pareille manipulation ?

“Nous entendons des rumeurs portant sur l’achat d’un terrain situé entre Sonatrach et le centre de GPL de Naftal. C’est un terrain attenant au port. Il est dans la zone extra-portuaire du port. Mais quand je me réfère aux autorités locales (Domaines, wilaya, APC), on laisse entendre que ces rumeurs ne sont pas fondées”, soutient Djelloul Achour.

La grossière supercherie est doublée, cette fois encore, d’un procès d’intention, celui-là même qui a servi de “motif” à son refus de faire procéder au déchargement des équipements destinés au projet de Cevital.

C’est ainsi qu’il accuse le premier groupe industriel privé en Algérie de “vouloir créer un fait accompli”, en ramenant les équipements et en les entreposant au port de Béjaïa. Néanmoins, la réaction du groupe Cevital ne s’est pas fait attendre.

Dans sa mise au point publiée le jour même par le site TSA, la direction de Cevital remet les pendules à l’heure, en soulignant, preuve à l’appui (voir fac-similé), que “les affirmations du directeur général du port de Béjaïa, selon lesquelles Cevital ne dispose d’aucun terrain à l’extérieur de la zone portuaire pour accueillir son usine de trituration de graines oléagineuses, sont complètement erronées”.

L’on lit dans la même mise au point : “Cevital est bel et bien propriétaire d’une assiette de terrain située à l’extérieur du port, que le Groupe compte utiliser pour l’implantation de son usine de trituration de graines oléagineuses.”

Afin de couper court à toute polémique que pourrait susciter cette réplique, la direction de Cevital a jugé utile de joindre à son démenti une copie du livret foncier qui constitue “une preuve irréfutable” que le groupe dispose effectivement de ce terrain.

Pour les dirigeants de Cevital, il ne s’agit donc pas de “rumeurs”, comme le prétend le directeur général du port, mais “d’une réalité, constatée par des représentants de la société civile, qui ont pu visiter ce terrain récemment”, ainsi que par des élus locaux et des députés.

Par conséquent, estime le groupe Cevital, “la saturation du port étant le seul argument avancé pour justifier ce blocage, nous pensons, à la lumière de ces nouveaux éléments, qu’il est aujourd’hui temps de mettre un terme à cette injustice. Une injustice qui prive depuis plus d’un an notre pays d’un projet stratégique pour le développement de nos régions et la diversification de notre économie”, conclut la mise au point de Cevital.

Kamal Ouhnia