Après la révision de la liste négative dans le cadre de la GZALE ,L’inquiétude des industriels

Après la révision de la liste négative dans le cadre de la GZALE ,L’inquiétude des industriels

Le ministère du Commerce a récemment informé les opérateurs économiques, dans le cadre du dispositif de suivi des importations de marchandises originaires des pays arabes membres de la Grande zone arabe de libre-échange (Gzale), que la liste négative révisée des marchandises exclues de la franchise de droits de douane à l’importation des produits originaires de la Gzale est mise en œuvre à compter du 1er février 2013, en remplacement de l’ancienne liste négative.

Le gouvernement a décidé de retirer de la liste négative 550 produits, cédant ainsi à la pression d’autres pays arabes. Autrement dit, désormais, les 550 produits en question pourront être importés en exonération des droits de douane. Des opérateurs économiques dénoncent la forme avec laquelle cette révision a été opérée, “sans concertation”. Le ministère du Commerce a décidé, “d’une manière unilatérale” de libérer ces produits de la liste négative décidée et dressée en 2010, par la Chambre algérienne du commerce et de l’industrie, après avoir enregistré des réclamations de la part d’opérateurs économiques. L’absence de concertation a mis en émoi certains industriels, qui “se sentent menacés”. L’activité de ces industriels qui, ces dernières années, a connu un succès et un développement, a besoin, au contraire d’être confortée.

Des filières, comme les cahiers scolaires, le bois, le papier hygiénique… sont devenues des véritables métiers. Les industriels ne comprennent pas cette “décision unilatérale” du gouvernement, sans qu’ils soient informés et sans les protéger. En fait, sur les 550 produits que le gouvernement à décidé de libérer de la liste négative, une quarantaine de positions tarifaires seulement posent problème et qui toucheraient une dizaine de producteurs algérien.

La concertation avec le ministère du Commerce aurait permis d’isoler ces 40 produits qui ne représentent que 8% des produits retirés de la liste négative. Plus globalement, l’inquiétude des industriels algériens, vient du fait que sur les 22 pays arabes, membres de la Grande zone arabe de libre-échange, seules l’Égypte, la Tunisie, la Syrie et la Jordanie ont un potentiel industriel, du coup les 18 autres pays arabes seront tentés de profiter de cette aubaine, pour mettre sur les marchés arabes, comme ils le font déjà, des produits asiatiques labélisés Zone arabe de libre-échange. Dans la plupart des pays arabes, le certificat d’origine est délivré par la Chambre de commerce et d’industrie. “Il est fort à craindre qu’il y ait des infiltrations de produits asiatiques dans notre marchés”, affirme un industriel. “On aurait souhaité que le ministère de Commerce, avant de se précipiter à diminuer la liste négative, mette en place une structure qui veillerait à vérifier les produits contrefaits et les produits qui n’ont pas le bon certificat d’origine”, souligne-t-on.

La grande préoccupation des industriels est l’absence dans notre pays d’organisme de contrôle qui vérifierait dans le détail l’origine du produit et la contrefaçon. Les échanges commerciaux de l’Algérie avec les pays arabes, qui ont dépassé les 5,41 milliards de dollars en 2012, se sont soldés par un excédent commercial de près de 968 millions de dollars en faveur de l’Algérie, selon les Douanes algériennes.

Durant 2012, l’Algérie a exporté vers les pays arabes pour une valeur de plus de 3,19 milliards de dollars et en a importé pour 2,22 milliards de dollars, soit un excédent de la balance commerciale de 967,9 millions de dollars au profit de l’Algérie, selon les chiffres du Centre national des statistiques des Douanes. Par ailleurs, le centre a relevé que les importations globales de l’Algérie de la Zone arabe de libre-échange avaient connu une baisse de 6,4%, en 2012, passant de 2,45 milliards de dollars durant 2011 à plus de 2,2 milliards de dollars.

Cette baisse s’explique notamment par la liste négative introduite par l’Algérie qui exclut les produits ayant un faible taux d’intégration des avantages douaniers accordés par l’Algérie au sein de cette zone de libre-échange. Les exportations algériennes vers cette zone n’ont baissé que de 0,8%, passant de 265,57 millions de dollars à 263,45 millions de dollars durant la même période de référence.

M R