Hier, la ville d’Arzew était en ébullition car tous les jeunes sans emploi étaient réunis en masse au rendez-vous de la rencontre qui devait se tenir à la salle des spectacles El Mactaâ.
Le conclave de ces jeunes a été marqué par la présence du maire qui s’était engagé personnellement lors de la réunion avec ces mêmes chômeurs la semaine passée, à inviter le directeur exécutif de la wilaya de l’emploi, des directeurs des relations humaines de la zone pétrochimique et industrielle d’Arzew, ainsi que les responsables des agences ANEM d’Arzew et de Béthioua et de tous les services ayant une relation avec le monde du travail.
Après une attente qui a duré toute la matinée de ce mercredi, le P/APC, initiateur pourtant de ce regroupement a paradoxalement brillé par son absence, laissant planer un doute sur la tenue de cette rencontre, ce qui a poussé certains protestataires à envisager le pire.
Ni les services de sécurité très conciliants et très professionnels qui ont su gérer la situation avec tact et doigté, ni le responsable de l’agence ANEM qui était au four et au moulin n’ont fait que faire patienter l’échéance à l’extrême que préconisaient certains éléments très en colère.
Vers treize heures, le maire, M. Berrabah, le directeur exécutif à l’emploi, M. Kessal et le responsable de l’agence ANEM locale, M. Raik ont tenu dans une salle de spectacle El Mactaâ archicomble, après une discussion à bâtons rompus, à expliquer aux jeunes chômeurs que les choses sont prises en mains par les responsables.
« Dimanche prochain, selon M. Kessal, une délégation composée par lui-même, le directeur régional, les responsables des agences ANEM des communes d’Arzew et de Béthioua se rendront à la zone pétrochimique pour rencontrer les DRH des complexes afin de discuter les besoins en postes de travail et des procédures en matière de recrutement».
Pour sa part, le président de l’association pour la promotion de l’Union de la jeunesse et de l’emploi (UPJE), M. Oussar Mansour et de nombreux contestataires ont attribué l’échec de la réunion au maire qui, selon eux, a failli à ses promesses, puisqu’il leur a promis qu’en sus du directeur exécutif de l’Emploi et des responsables des agences ANEM, de nombreuses personnalités du monde du travail et des DRH des complexes seront présentes à cette réunion sur laquelle ils comptaient énormément.
A la sortie de la salle, les jeunes sans emploi paraissant dépités, très déçus et nullement convaincus par les propos et les engagements tenus, ils se sont rués vers le poste d’accès N°1 de la zone industrielle pour bloquer toute entrée et sortie aux usines pétrochimiques. Portant des banderoles et scandant des slogans, les protestataires sont à l’heure où nous mettons sous presse, toujours au même lieu de la protestation.
Il faut noter, dans un autre cadre, qu’une réunion a eu lieu dernièrement au niveau du siège de la wilaya, présidée par le wali d’Oran, M. Abdelghani Zaâlane, en présence des directeurs exécutifs, des chefs des daïras d’Arzew, de Béthioua et de Gdyel, des responsables de l’agence ANEM lors de laquelle il était question d’un nouveau découpage de la zone industrielle plus équitable pour les demandeurs d’emploi émanant des communes limitrophes.
En effet, les nombreux chômeurs se demandent sur quelle base la commune de Béthioua dont la population ne dépasse guère les 20.000 âmes, dispose pour les éventuelles opérations de recrutement de 80 % des complexes industriels et pétrochimiques implantés sur son territoire, alors que la commune d’Arzew, comptant plus de 120.000 habitants n’en dispose pour l’embauche des sans emploi que 20 %. Cette « injustice» et cette disparité étaient au menu de cette réunion dont les réflexions sont toujours en cours. Affaire à suivre.
D.Cherif
