Le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) a accusé, hier à Alger, le ministère de la Santé de «pousser vers la sortie les médecins spécialistes».
Selon lui ces derniers sont ainsi encouragés à «partir sous d’autres cieux, ce qui va priver, a-t-il ajouté, les citoyens algériens de bénéficier de soins spécialisés que leur garantit la Constitution». C’est là la première réaction du SNPSSP dont le président a été reçu lundi par l’Instance de Bensalah sur les consultations politiques, à la promulgation récente du régime indemnitaire.
Dans un point de presse organisé au siège national du syndicat, le Dr Yousfi a dressé un véritable réquisitoire contre le département d’Ould Abbès auquel il reproche de «ne pas honorer ses engagements».
«Le régime indemnitaire devrait au moins doubler le salaire, et réparer l’injustice, mais à la lecture de ce texte, on s’est rendu compte, a regretté l’orateur, que même le minimum n’a pas été fait, puisqu’on s’attendait à ce qu’on réduise au moins l’écart qui existe entre notre régime indemnitaire et ceux des autres corps de la Fonction publique».
«Les augmentations introduites dans le nouveau régime indemnitaires avoisinent les 50%, et ce, sans la prime de rendement alors qu’il a été convenu avec le ministre de porter cette augmentation à un taux égal à 100%» a précisé le Dr Yousfi. Et d’ajouter «on nous a accordé la prime de performance mais c’est pour nous en enlever une autre, à savoir celle de l’intéressement, ce qui veut dire qu’on n’a rien fait» a-t-il ironisé.
«La prime de performance nous est consentie sur un taux de 0,30 %, ce qui est discriminatoire, tous les autres corps de métier ont eu droit à des primes plus substantielles : corps commun, éducation, enseignement supérieur, ce qui est inacceptable pour un corps élitiste qui affiche un bac +12 » a-t-il déploré. «L’amendement du statut reste notre revendication principale» a-t-il ajouté.
Toutes les anomalies et les dysfonctionnements dont le secteur des spécialistes est victime découlent, explique le Dr Yousfi, de la mauvaise finalisation du statut particulier. «Ould Abbès s’est engagé à entamer la procédure de révision de ce statut après le 30 juin 2011» a-t-il ajouté. Autre point abordé par le conférencier, l’organisation d’un concours, le premier du genre depuis l’Indépendance à l’intention de 2.000 spécialistes.
Ce concours, explique-t-il, est actuellement bloqué (depuis 9 mois) faute d’une signature au niveau de la Direction générale de la Fonction publique. A l’en croire le ministre n’a rien fait pour faire avancer les choses malgré le fait qu’il se soit engagé à régler le problème dans la semaine qui a suivi la réunion du SNPSSP avec la tutelle le 20 mai dernier.
Enfin abordant le problème du service civil qui a défrayé la chronique, le Dr Yousfi croit savoir que les autorités n’ont pas la volonté de le régler. «Seule la revalorisation du métier de spécialiste avec tout ce que cela implique comme incitation et moyens à mettre à la disposition des concernés, est à même de résoudre ce problème» a-t- assuré ».
Larbi graïne