Avant ces opérations menées à Azeffoun, l’Armée nationale populaire a porté des coups fatals aux groupes terroristes repliés en Kabylie.
Au lendemain de l’annonce de la neutralisation d’une dizaine de terroristes dans la région d’Azeffoun, lors d’une opération menée par les éléments de l’ANP, la rue à Tizi Ouzou a exprimé son soulagement. Comme mentionné dans le communiqué du ministère de la Défense nationale quant à la ferme volonté des éléments de l’ANP de faire régner la sécurité, la sérénité et la stabilité dans notre pays, le sentiment d’être en sécurité est primordial pour les populations locales qui discutaient de l’opération avec enthousiasme. L’opération d’avant-hier à Azeffoun et celle qui a eu lieu à la frontière entre Tizi Ouzou et Bouira, il y a quelques jours sont un signal fort que le terrorisme est vaincu.
En effet, à Tizi Ouzou hier, l’opération est largement commentée sur la place publique. Beaucoup estimaient que la neutralisation de ce groupe est un coup fatal porté aux éléments qui restent encore au maquis. D’autres sont convaincus que ce genre d’opérations est un facteur important avec le sentiment d’être en sécurité. Le soulagement est grand avec l’élimination de ces groupes qui écument encore la Kabylie. En effet, l’annonce de l’élimination de ce groupe est un signal aussi longtemps que la région est en sécurité à l’adresse des investisseurs qui l’ont fuie dans les années 1990 et 2000. L’effervescence économique n’est revenue que ces dernières années après la déroute des groupes terroristes. Leur activité, jointe au grand banditisme, a fini par faire fuir les investisseurs les plus tenaces de la région. En fait, le sentiment de sécurité retrouvé par la population n’est pas né de rien. Bien au contraire, avant ces opérations menées à Azeffoun, l’Armée nationale populaire a porté des coups fatals aux groupes terroristes repliés en Kabylie.
Durant ces trois dernières années, plusieurs émirs ont été éliminés dans les massifs de Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira. Ces coups qui se sont intensifiés ont fini par affaiblir les derniers éléments encore en activité. C’est justement le même effet qu’a produit l’opération d’hier parmi les populations locales. Il n’y a pas si longtemps, les routes de la wilaya se vidaient dès les premières heures de la soirée. Les gens ne circulaient plus, de crainte de se faire intercepter dans des faux barrages. Une situation dont ont profité les bandes de malfaiteurs.

En effet, profitant de cette insécurité là, ces dernières se sont même organisées en super groupes spécialisés dans les kidnappings et les enlèvements. L’on se rappelle que durant plusieurs années, au début des années 2000, des dizaines de citoyens ont été victimes d’enlèvements. Les ravisseurs réclamaient des rançons à leurs familles. Souvent ces dernières dépassaient le milliard car en général les auteurs visaient des victimes de parents riches parmi les commerçants, les entrepreneurs et les enfants. Tout au début, les familles payaient les rançons sans oser élever la voix. La situation n’allait pas durer longtemps car un vent de colère commençait à souffler. Des villageois se sont levés comme un seul homme en solidarité avec les familles des victimes d’enlèvements. Avec cet élan de solidarité, certains cas serviront d’exemple.
A Maâtkas, les villageois se sont levés comme un seul homme pour se mettre du côté de la famille de Aâmi Ali, un vieux commerçant, qui a refusé de payer la rançon.
Quelques jours plus tard, suite à la mobilisation sans relâche des citoyens, la victime a été libérée sans conditions par les ravisseurs. Beaucoup seront libérés après avoir opposé un «niet» aux ravisseurs qui réclamaient des rançons. A Iflissen, dans la région littorale de Tigzirt, un autre commerçant a été relâché après un mois de captivité. Les villageois se sont mobilisés et organisés en coordination, pour manifester sur le terrain leur refus de subir le diktat de ces groupes. Leur mobilisation a fini par payer.
Mais la solidarité n’était pas toujours la solution idoine. A Azazga, Hend Slimana, un entrepreneur d’Aghribs n’a pas eu la chance des deux premiers. Il sera hélas tué alors qu’il tentait de s’exfiltrer de la mainmise de ses ravisseurs. La victime touchée par une balle succombera à ses blessures à l’hôpital. C’est plutôt son cousin qui sera enlevé. L’incident provoquera un élan de solidarité qui a largement dépassé les frontières de la région. La victime sera relâchée quelques semaines plus tard.
Il aura fallu que les groupes qui sèment la peur dans la région soient acculés dans leurs derniers retranchements par l’ANP pour que la sécurité revienne.
Durant plusieurs mois, en effet, les éléments de l’ANP ont resserré l’étau sur les groupes dans tous les massifs forestiers comme à Mizrana, Azeffoun et Sidi Ali Bounab. Plusieurs émirs tomberont d’ailleurs lors de ses opérations qui ont affaibli leur activité.