Après la morosité de la première semaine,Les soirées commencent à s’animer

Après la morosité de la première semaine,Les soirées commencent à s’animer

Après une première semaine morose sur toute la ligne, la capitale s’est montrée plus «souriante» en ce début de deuxième semaine du mois de ramadhan. Les Algérois, avides de distraction et d’activités artistiques, renouent, l’espace d’un mois, avec les soirées nocturnes et l’ambiance festive. Quelque temps après l’adhan, tout le monde s’empresse pour prendre place dehors.

Cafétérias, espaces publics, cybercafés, mosquées, sont pris d’assaut juste après la rupture du jeûne. Tout le monde est dehors. Une occasion pour les familles algéroises de respirer après des journées caniculaires et fortement ennuyeuses. Dans la capitale, l’ambiance a presque atteint sa vitesse de croisière pour donner lieu à une situation festive au bonheur des Algérois, après un dur début de ramadhan. A 21h30, en cette soirée de dimanche, les artères commerçantes de la capitale sont envahies par la foule. Klaxons et brouhaha, Alger se réveille le soir après une journée de sommeil profond. Les mordus de café envahissent les cafétérias, les fidèles prennent la direction de la mosquée pour la prière des «tarawih». Ils sont nombreux à fréquenter, ces dernières années, les mosquées. Des jeunes, des femmes, des enfants en bas âge s’y rendent. Les adolescents et jeunes étudiants se ruent, en revanche, vers les cybercafés en quête d’évasion sur la grande Toile.

Facebook, Tchat via Messenger, Youtube et bien d’autres sites interactifs, tout semble bon pour passer le temps. Dans la rue, les trottoirs s’avèrent trop exigus pour contenir les foules. «C’est le seul moment de la journée où l’on peut discuter, rigoler et s’amuser. La journée, on reste cloîtré chez nous. La chaleur se fait étouffante et les journées n’en finissent pas», a indiqué Rachid, 45 ans, accompagné de sa sœur et de ses cousines. Quand est-il de la sécurité ? C’est le dernier souci de nombreuses familles. Et pour cause, à chaque coin de la ville on rencontre des policiers qui guettent le moindre geste suspect. «On est rassuré par la présence des policiers. Cela nous encourage à sortir la nuit», dira une dame qui était sur le point de rentrer chez elle après avoir passé une agréable soirée. Les derniers attentats qui ont secoué quelques régions du pays, l’est de la capitale notamment, ont poussé les pouvoirs publics à renforcer leur dispositif sécuritaire. En plus des points de contrôle qui fouillent systématiquement les véhicules à destination d’Alger, des policiers, en uniforme ou en civil, surveillent toute la ville 24/24. Le mois sacré est l’occasion aussi pour la capitale de renouer avec les activités culturelles qui permettent aux citadins de se désaltérer et goûter aux plaisirs des veillées du ramadhan. A cet effet, l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) a concocté un programme d’activités artistiques très riche, s’étalant sur tout le mois sacré. Chaque soirée, la salle El-Mougar est réservée à la chanson et à la musique dans leurs différents styles : le chaabi, el assimi, andalou et la chanson folklorique kabyle. La salle de cinéma Atlas, sise à Bab El-Oued, anime des soirées similaires avec le concours de plusieurs artistes. Le Casif de Sidi Fredj, quant à lui, est réservé à la chanson orientale et rai.

Malheureusement, ces soirées n’attirent pas beaucoup de monde, et ce, pour différentes raisons. «Les gens préfèrent marcher dans les rues que de venir ici. Cela peut s’expliquer par la chaleur caniculaire qui caractérise le ramadhan de cette année», explique un guichetier à la salle mythique El Mougar. Le choix des chanteurs, séquelles des années du terrorisme, prix du billet d’accès, fracture sociale… sont autant de facteurs qui peuvent expliquer le boycott des Algérois à ce genre de soirées. Cependant, si les habitants de la capitale (pas tous) ont la forte chance de profiter des soirées mouvementées et animées, ce n’est pas le cas des habitants d’autres wilayas, de l’intérieur notamment.

Ces régions sont plongées dans une morosité indescriptible. Absence de transport public, de programmes d’activités culturelles, de sécurité… le ramadhan tourne au cauchemar pour plusieurs familles algériennes.

Hocine Larabi