Après la manifestation des chômeurs de Ouargla, Sellal face à la protestation qui se propage

Après la manifestation des chômeurs de Ouargla, Sellal face à la protestation qui se propage
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En dehors de la colère sociale constatée à chaque publication des listes des bénéficiaires de logement, comme ce fut le cas hier à Batna, la protestation est de retour depuis le sit-in des jeunes de Ouargla, le 14 mars dernier, malgré l’armada de mesures prises par le gouvernement Sellal. En 2011, l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouayhia, avait déclaré que le gouvernement était prêt à tout pour parvenir à la paix sociale.

C’était dans le contexte du printemps arabe et les émeutes qu’ont connues quelques wilayas appelées «émeutes de l’huile et du sucre». Voilà que deux ans après, le nouveau chef de l’Exécutif, Abdelmalek Sellal, fait face à la montée de la protestation sociale, notamment celle des chômeurs.

En dehors de la colère sociale constatée à chaque publication des listes des bénéficiaires de logement, comme ce fut le cas hier à Batna, la protestation est de retour depuis le sit-in des jeunes de Ouargla, le 14 mars dernier, malgré l’armada de mesures prises par le gouvernement Sellal qui affirme encore une fois qu’il y a une défaillance dans l’application de la politique d’emploi.

D’ailleurs, le ministre du Travail et de l’Emploi, Tayeb Louh, a réuni hier en urgence les inspecteurs du travail pour dresser le bilan de 2012 et élaborer une feuille de route pour l’application de l’instruction de Sellal portant gestion de l’emploi dans le Sud algérien. Hier à Tindouf, des citoyens ont organisé un sit-in devant le chef-lieu de wilaya, réclamant un emploi et un logement. Dans ce contexte, une autre manifestation de jeunes chômeurs est annoncée pour le 23 mars au niveau de la wilaya de Laghouat, en plus de celle prévue le même jour à Ouargla, sachant que la commission de défense des droits des chômeurs n’approuve pas cette initiative.

LG Algérie

Dimanche dernier, les jeunes du pré-emploi et du filet social n’ont pas pu tenir leur sit-in à Alger. En quelques minutes, ces jeunes qui pensaient que le sit-in pouvait avoir lieu, comme ce fut le cas à Ouargla, ont été interpellés et embarqués, oubliant que le cas de la capitale diffère des autres wilayas. Pour leur part, les paramédicaux sont revenus à la charge hier après l’échec du dialogue avec la tutelle et ont entamé une grève de trois jours.

En outre, les Patriotes et les éléments d’autodéfense préparent leur protestation pour le 23 mars et les 57 communes de la wilaya d’Alger risquent d’être paralysées la semaine prochaine. Les travailleurs des services municipaux menacent d’une grève de huit jours et ce, à partir de dimanche prochain. C’est la Coordination des sections syndicales des communes d’Alger, agissant sous la chapelle de l’UGTA, qui brandit cette menace.

Face à cette montée de la protestation sociale, le gouvernement a commencé par des mesures en faveur du Sud en matière d’emploi, des mesures favorisant le recrutement des jeunes de la région à un poste de travail au niveau de la Société nationale des hydrocarbures ou autres.

Des mesures difficiles à appliquer sur le terrain. D’ailleurs, le gouvernement prévoit des sanctions dans ce cadre et met les entreprises et les walis sous contrôle pour l’application de l’instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Par ailleurs, il est attendu que le gouvernement recoure à de nouvelles dépenses dans le cadre du prochain projet de loi portant loi de finances complémentaire 2013, programmée pour la prochaine session de l’Assemblée populaire nationale.

Pour rappel, la loi de finances 2013 ne contenait pas de nouvelles dépenses sociales, en raison notamment de la montée de l’inflation. Il est à noter qu’a chaque fois que le gouvernement recourt à l’achat de la paix sociale, la protestation s’élargit en l’absence d’une politique d’emploi efficace, sans parler de la question de la distribution de logements qui ne trouve toujours pas de solution malgré toutes les mesures prises dans ce cadre.

Toutefois, si le gouvernement a pris des mesures pour une gestion efficace de la politique de l’emploi dans le Sud, ceci ne veut pas dire qu’elle sera appliquée dans d’autres régions du pays. Une situation qui interpelle le gouvernement pour évaluer cette politique vu tout l’argent public versé dans ce cadre.

N.C.