Isolés par la société, parfois par leurs propres familles, ils font en plus l’objet d’exclusion au niveau d’un secteur où ils sont censés être pris en charge.
Ces malades mentaux n’ont pourtant pas choisi d’être dans cette situation de vulnérabilité. Après la fermeture de l’annexe de suivi qui était située à Messaoud-Boudjriou ex-St-Jean, les patients, mais aussi le staff médical, errent d’un lieu à l’autre. On a fini par les placer au niveau de la clinique de la cité Boudraâ Salah. Casés dans un coin et mis en quarantaine, ces malades ne sont pas les bienvenus. Sur les lieux, le désarroi et l’absence d’hygiène y règnent.
Un environnement honteux qui renseigne sur la santé des infrastructures du secteur. La salle de consultation ne peut contenir plus de trois personnes, le chef de service est privé de bureau, alors que le staff médical s’entasse dans un petit bureau.
Que dire des malades accompagnés de leurs parents contraints d’attendre dans un couloir étroit. Si on ne s’est pas trop plaint de cette situation car on n’avait pas le choix, il est quand même inconcevable que le responsable de la clinique bloque l’accès des toilettes aux patients. Comme constaté de visu. Celui-là même a dû faire un grand travail en condamnant la porte d’entrée de manière méprisante, de sorte qu’il est impossible de l’ouvrir sans dégât.
Pour le responsable qui a été dénoncé par les parents des malades surtout, il justifie son geste par le comportement des malades mentaux qui, à de nombreuses reprises, ont menacé les médecins au niveau des salles de consultation. C’est du moins l’explication qu’il nous a fournie pour se plaindre ensuite de l’absence de sécurité et la situation dégradante de la clinique qu’il gère. La situation des malades qui pourtant ne sont pas dangereux, mais souffrent de dépression est lamentable.
Au niveau de ce qu’on appelle l’annexe, ils sont suivis par un médecin spécialiste qui veille à leur traitement et seul ce dernier est en mesure de juger s’ils sont dangereux ou pas. Ce sont les toxicomanes, selon le staff médical, qui risquent d’être menaçants, mais qu’en général ce phénomène est très rare et est souvent maîtrisé.
Le directeur de l’hôpital psychiatrique qui tente de trouver une solution à ses patients et son staff médical peine à aboutir à un règlement définitif; la DAS propose à chaque fois des solutions provisoires sans plus. Pour le staff médical, cette situation ne peut pas durer, c’est une exclusion grave et les patients dangereux ont leur place au niveau de l’hôpital psychiatrique d’où l’arbitraire du chef de service de la clinique située dans un endroit isolé où l’on peut imaginer le pire.