Après la disparition du fichier de la banque HSBC, Plus de 15% des comptes algériens transférés en offshore

Après la disparition du fichier de la banque HSBC, Plus de 15% des comptes algériens transférés en offshore

d-les-pratiques-de-la-hsbc-bank-en-question-768b5.jpgDu nouveau sur les comptes associés à l’Algérie. Alertés par la banque HSBC, dès 2009, après le vol de son fichier, certains importants clients algériens ont vite clôturé et transféré leurs comptes vers d’autres places financières non regardantes sur l’origine des fonds.

Le site web du Consortium international des journalistes d’investigation (Icij) qui donne  cette information ne cite pas la destination exacte du montant des avoirs algériens, qui a dépassé en une courte période, soit de fin 2006 à début 2007, les 670 millions de dollars. Mais on sait, à la faveur des scandales de corruption  révélés ces dernières années, que les places européennes, dont la Suisse et le Luxembourg, pâtissent au profit des zones comme Dubaï (Émirats arabes unis), Singapour et Hong Kong, qui offrent désormais plus de sécurité aux fonds déposés, par leur disponibilité d’ouvrir des comptes pour des sociétés offshores et anonymes. L’acte d’accusation de la justice italienne, par exemple, porte sur 198 millions d’euros qui auraient été versés au ministre algérien de l’Énergie de l’époque, Chakib Khelil, et à son entourage, via des sociétés offshores à Hong Kong détenues par son homme de main présumé, Farid Bedjaoui.

Selon les déclarations à la justice algérienne des différents personnages mis en cause dans l’affaire autoroute Est-Ouest, l’argent bénéficiant aux négociateurs  et responsables algériens et au lobbyiste et marchand d’armes français, Pierre Falcone, aurait été versé par étapes, via des sociétés écrans créées spécialement pour rétribuer chacun suivant son rôle, avant ou après la signature du contrat.

Ces deux affaires, et il y en a tant d’autres,  prouvent que l’argent des rétrocommissions, de la surfacturation et des pots-de-vin ne suit plus le circuit classique des banques, surtout depuis que la Suisse a revu sa législation en matière d’ouverture de comptes de dépôt.

Les comptes algériens HSBC transférés en offshore sont de l’ordre de 15,04% sur un total de 440 clients associés avec l’Algérie dont 10% (44 clients) ont un passeport algérien ou de nationalité algérienne. Les comptes personnels nominatifs représentent 47,77% sur les 440 clients associés à l’Algérie. Les montants associés aux clients en relation avec l’Algérie avoisinent les 2 millions de dollars pour 300 clients, entre 2 et 4 millions de dollars pour 50 clients et entre 4 et 34 millions de dollars pour 90 clients.

Depuis que la banque HSBC s’est engagée à “ne plus accepter ni conserver les clients non conformes fiscalement”, sa clientèle à Genève a été réduite de 70%. Le nombre de comptes gérés est passé de plus de 30 000, en 2009, à un peu plus de 10 000. Les avoirs des clients ont aussi fondu comme beurre au soleil, passant d’un maximum de 118,4 milliards de dollars, en 2007, à 68 milliards, en 2014. Les déboires de la banque HSBC ne datent pas, en effet, de cette année. Elles ont commencé à s’accélérer dès 2009.

Objet d’une amende pour blanchiment d’argent aux États-Unis et

d’une enquête sur le trafic de drogue à Genève, cette banque était également au centre de procédures fiscales tous azimuts en Europe, avant de susciter durant l’année en cours  plusieurs enquêtes judiciaires dans le monde.

N. H.