Les choses vont vite pour le président américain Donald Trump, qui a enregistré vendredi une nouvelle défection au sein de son administration.
L’émissaire américain au sein de la coalition internationale antiterroriste, Brett McGurk, a décidé de jeter l’éponge, emboîtant le pas au secrétaire d’État à la défense, Jim Mattis, qui avait remis sa démission au lendemain de l’annonce par Donald Trump du retrait de l’armée US de Syrie, ont rapporté hier les médias locaux, relayés par les agences de presse.
M. McGurk a présenté sa démission au secrétaire d’État, Mike Pompeo. Elle sera effective dès le 31 décembre, selon un responsable du département d’État américain. À en croire plusieurs médias américains, M. McGurk avait décidé de quitter son poste en février, mais il a avancé cette échéance après les rebondissements de la semaine.
Selon le courriel annonçant sa démission à ses collègues, que le New York Times s’est procuré,
M. McGurk a qualifié la décision présidentielle de “choc” et de “renversement complet par rapport à la politique qui nous avait été présentée”. “Elle a laissé nos partenaires de la coalition troublés et nos partenaires dans les combats désemparés”, a-t-il écrit, d’après la même source. “Je me suis employé cette semaine à essayer de gérer certaines retombées (…) mais finalement j’ai conclu que je ne pouvais appliquer ces nouvelles instructions et maintenir mon intégrité”, a-t-il poursuivi.
Mais M. Trump voit les choses différemment, en témoignent ses tweets sur sa décision de se retirer de Syrie. “Concernant la Syrie, nous devions à l’origine y être pour trois mois, et c’était il y a sept ans – nous ne sommes jamais partis”, avait-il tweeté juste avant la révélation de la démission de M. McGurk. “Lorsque je suis devenu président, l’EI se déchaînait. Désormais, l’EI est en grande partie vaincu et d’autres pays de la région, y compris la Turquie, devraient être capables de s’occuper facilement de ce qu’il en reste. Nous rentrons à la maison !”, a ajouté le président américain. Un peu plus tard, il a ciblé M. McGurk sur Twitter, le décrivant comme un “grand parleur” qui part juste avant la fin de sa mission.
Ceci étant, de hauts responsables militaires américains avaient multiplié les mises en garde ces derniers mois contre un retrait précipité qui laisserait la voie libre en Syrie aux alliés du régime de Bachar al-Assad : la Russie, grande rivale des États-Unis, et l’Iran, véritable bête noire de l’administration Trump.
Rappelons que Brett McGurk, 45 ans, avait assuré la semaine dernière à Washington que les Américains avaient vocation à rester encore pendant un bon moment en Syrie. “Même si la fin du califat en tant que territoire est maintenant clairement à portée de main, la fin de l’EI prendra beaucoup plus longtemps”, avait dit à la presse celui qui avait été nommé en 2015 par le président démocrate Barack Obama, car “il y a des cellules clandestines” et “personne n’est naïf au point de dire qu’elles vont disparaître” du jour au lendemain.
Merzak Tigrine