L’impact de cette mesure, désormais contestée, a été très mal perçu par des chefs d’entreprise dont l’activité est liée à l’internet.
Un précédent unique qui laisse quasiment sans voix nombre d’acteurs du monde de l’entreprise, des institutions et de l’économie en générale, au lendemain de la coupure d’internet pour cause de baccalauréat.
En effet, la mesure avait beau avoir été annoncée au préalable comme solution pour contrer la fraude lors de cette seconde session du bac, l’impact de cette mesure, désormais contestée, a été très mal perçu par des chefs d’entreprises dont l’activité est liée à l’internet. Ainsi à Oran, des PDG ont expliqué sous le couvert de l’anonymat que la coupure d’internet les a pénalisés lourdement.
“À l’heure de la mondialisation, du tout internet nous avons été déconnectés en Algérie et du reste du monde. Nous sommes pénalisés car beaucoup de sociétés fonctionnent avec des logiciels de gestion ou sont hébergées par des serveurs se trouvant dans le monde… De toute la journée nous n’avons même pas pu avoir accès à nos mails alors que notre activité dépend beaucoup des échanges et des contacts avec nos clients et partenaires à l’étranger. Imaginez, il a fallu ressortir les vieux fax”, déclare, dépité, un opérateur dans le domaine des services et du mobilier urbain. D’autres hommes d’affaires ont la même réaction. “Si la journée de dimanche a été calme pour cause de weekend en France, les jours à venir vont poser problème. Si les pouvoirs publics persistent dans la coupure de l’internet, nous allons être vraiment pénalisés. Je n’ose imaginer qu’on en arrive à ce point”, déclare un patron de la place locale.
Le délégué du FCE restera prudent, ne portant aucun jugement sur la mesure de couper l’internet, arguant que les perturbations toucheront surtout les entreprises travaillant essentiellement avec l’internet. Et c’est en effet le cas des sociétés ayant des activités de services en ligne, du “e-commerce” et autres, comme nous le fait remarquer le responsable d’un site en ligne : “La coupure a provoqué la paralysie d’une grande partie de l’économie algérienne, nous n’avons pas pu fonctionner jusqu’en début d’après-midi, et nous avons des pertes de revenus.”
Autres secteurs pénalisés, les agences de voyages et leurs clients qui n’ont pu confirmer leurs RDV, leurs réservations, il y a aussi tous les cybercafés qui ont été pris d’assaut par la population, en vain. En effet, les réseaux sociaux coupés, certains futés ont transmis et inondé la toile avec les applications VPN qui se sont échangées et permettant de contourner la coupure du réseau. Les jeunes dans ce contexte n’ont pas lésiné sur les messages dénonçant cette atteinte à la liberté. Hier, les autorités ont semble-t-il allégé leur dispositif pour en limiter l’impact économique.
