Le Comité national de lutte contre les feux de forêts est fermement décidé à mener une bataille sans merci contre les incendies. Après la catastrophe de l’année écoulée, 100.000 hectares consumés par les flammes, l’Etat prend enfin ses disposions.
Suite aux catastrophes incendiaires frôlées par le pays l’été dernier, le Comité multisectoriel de lutte contre les feux de forêts a appelé avant-hier à plus de vigilance pour éviter que le scénario ne se reproduise cette année encore. « Nous sommes le 10 juin. Dans quelques jours ça sera trop tard », a déclaré le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Rachid Benaïssa, en guise de réponse au représentant de la Sonelgaz, qui exposait l’état des préparatifs de ce groupe contre les incendies, en marge d’une réunion de ce comité.
« Agissez au mieux, intégrer la notion du temps », a-t-il ajouté. En recommandant aux autres membres de « faire le maximum pour éviter le déclenchement de feux cette année et tirer les enseignements de l’an dernier qui a enregistré une superficie record parcourue par les feux et un nombre important de foyers d’incendie, plus de 5.000 foyers. En effet, 2012 a été une année mouvementée, avec des feux de forêts dévastateurs, jamais connu depuis un quart de siècle. La chaleur caniculaire est l’un des facteurs favorable au déclenchement des feux de forêts.
» Un record jamais atteint, selon l’Office national de Météorologie (ONM). Cependant, l’acte criminel est un paramètre à ne pas négliger. Les enquêtes menées à ce sujet, ont prouvé qu’un bon nombre de ces incendies étaient d’origine criminelle. « Beaucoup de cas de négligence et d’actes volontaires ont été signalés en 2012 », selon Benaïssa.
A cet effet, les autorités compétentes se mobilisent pour assurer un été en toute quiétude à la population, notamment celles sujettes aux incendies, à savoir le nord du pays. Pour cette année, l’ONM attire l’attention des acteurs sur d’éventuels foyers d’incendie, dans certaines wilayas de l’est du pays touchées par la sècheresse.
Pour cela, le ministre a insisté sur la nécessité de multiplier les campagnes de sensibilisation notamment « à l’adresse des citoyens étant donné que les forêts algériennes, à l’instar de celles de la Méditerranée, sont habitées », a-t-il précisé. En 2012, plus de 5.000 citoyens bénévoles ont participé à l’extinction des feux. « C’est un bon indice. Il faut aller vers les citoyens pour les intégrer comme des partenaires dans la prévention et la lutte contre les incendies, en vue de préserver ce patrimoine forestier », a suggéré le ministre aux services forestiers.
En outre, la Direction générale des forêts a eu le feu vert du ministère pour sous-traiter avec d’autres secteurs comme les départements de la Défense nationale et les Transports afin de se doter de moyens supplémentaires d’intervention. La superficie touchée par les incendies en 2012 est considérablement supérieure à la moyenne annuelle de la dernière décennie, soit 23.372 hectares parcourus par les feux.
En 2011, cette superficie a été de 19.926 ha. Selon les chiffres de la DGF, 53% de la superficie touchée sont des forêts, 26% des maquis, 15% de broussailles, constituées notamment d’alfa, de travaux neufs de reboisement, et 6% d’autres végétations. D’après les mêmes statistiques, 58% de la superficie parcourue par les feux était située dans les wilayas suivantes : Tizi-Ouzou, Sidi Bel Abbès, Bejaia, Jijel et Batna.
Par Kahina Sameur
