Après Hassi R’mel, la colère s’étend à d’autres bases de la Sonatrach

Après Hassi R’mel, la colère s’étend à d’autres bases de la Sonatrach

Le mouvement de protestation initié par les travailleurs de la Sonatrach à Hassi R’mel s’étend aujourd’hui à d’autres sites de production. Les pétroliers, qui agissent en dehors de tout cadre syndical, exigent des revalorisations salariales.

Le secteur des hydrocarbures est sous très haute tension. Le mouvement de protestation s’étend à l’ensemble des unités relevant de la division production de la Sonatrach. Après Hassi R’mel, c’est au tour des travailleurs des plates-formes de Hassi-Messaoud, Hamra et de Rhourde Ennous de prendre le relais de la protesta.

«Nous avons décidé d’organiser dimanche matin (aujourd’hui, ndlr) une marche entre la base-vie et le siège de la direction générale. Les travailleurs ont décidé d’entamer une grève de la faim immédiatement après la remise, au directeur, de la plateforme de revendications», explique un cadre de l’unité Hamra qui est exploité par la Sonatrach en partenariat avec des compagnies étrangères. Notre interlocuteur, qui a requis l’anonymat, a tenu à préciser que ce mouvement se déroule en dehors de tout cadre syndical. «Notre fédération a été incapable de défendre nos intérêts. D’ailleurs, des travailleurs ont décidé de déchirer leur carte d’adhérent pour montrer, de manière symbolique, qu’ils se démarquent définitivement des structures de l’UGTA.

Il est temps que tous ceux qui sont au sommet de la pyramide, que ce soit au gouvernement, à la Sonatrach ou à la Centrale syndicale, prennent conscience de la situation difficile que nous subissons. » Les travailleurs de la Sonatrach à Hassi-Messaoud et Rhourde Ennous devraient appliquer le même procéder en organisant des marches et des grèves de la faim. Actuellement, la question de l’arrêt du processus de production n’a pas encore été retenue. «Nous sommes parfaitement conscients des enjeux économiques. Il est hors de question d’arrêter la production d’hydrocarbures.

Mais cette possibilité semble se profiler au niveau de la plate-forme de Hassi R’mel», souligne notre source. Une radicalisation du mouvement risque de s’avérer fatale, surtout en l’absence de partenaire social fiable et représentatif. Notons que les revendications des travailleurs de la Sonatrach portent essentiellement sur la revalorisation de certaines primes. C’est notamment le cas de l’indemnité de zone et des conditions de vie (IZTV) qui est resté calée sur un SNMG à 6 800 dinars. L’absence de mise à jour du mécanisme de calcul de cette prime s’est avérée particulièrement pénalisante pour les travailleurs basés dans le sud du pays.

T. H.