L’affaire de stockage des déchets d’huile dans les bassins d’irrigation des terres agricoles, ne se limite pas à la commune de Hassi Bounif, comme nous l’avons rapporté dans nos éditions de la semaine passée, mais touche également la commune de Hassi Ben Okba.
En effet, avant-hier soir, nous avons aussi découvert des bassins d’irrigation utilisés pour le stockage de cette matière toxique dans la commune de Hassi Ben Okba, ce qui laisse penser que d’autres communes ne sont pas épargnées par cette scandaleuse affaire, ce qui prouve clairement que des terres agricoles sont entre les mains de certains fellahs, pour ne pas dire des pseudo fellahs sans scrupule, qui ne se soucient guère de la contamination de leurs terres, ni du respect de cette activité et encore moins de la santé des consommateurs.
Ce qui les intéresse et qui fait partie de leurs préoccupations majeures, n’est autre que le gain facile, procéder à la location des bassins d’irrigation, à raison de sept mille dinars par mois, pour y stocker des déchets d’huile, ignorant le fait que la construction de ces bassins d’une capacité de trente mille litres environ a été réalisée avec l’argent de l’Etat, dans le cadre du programme national du développement agricole (PNDA) et chaque bassin construit a coûté aux contribuables la somme de deux cent cinquante mille dinars, non pas pour y stocker des déchets, mais pour irriguer les terres afin de mieux produire pour au moins alléger la facture d’importation des produits agricoles. Malheureusement, ces pseudos fellahs, ne l’entendent pas de cette oreille, ils font fi des principes et de la vocation des terres, des bassins et tout ce qui suit.
Certains fellahs conscients du problème, s’interrogent sur le rôle des services de protection de l’environnement et du contrôle de ces déchets spécifiques dont l’entreposage nécessite des moyens adaptés et un traitement spécifique et sur ce que pensent les responsables de l’agriculture sur ce phénomène, ainsi que les responsables de l’unité de production d’huile émettrice de ces déchets.
Ces mêmes fellahs souhaitent une enquête approfondie et des sanctions exemplaires pour mettre un terme à cette scandaleuses affaire. Par ailleurs, dans la même soirée, nous avons constaté un mouvement de citernes chargées de cette matière, au niveau du domaine agricole Boulenouar N°05 sis à Hassi Bounif, face à la zone industrielle, en train de décharger ces déchets dans des bacs en matière plastique.
Il est à noter que le fellah de ce domaine qui a utilisé son bassin d’irrigation pour le stockage de ces déchets, une fois que le subdivisionnaire des services agricoles de la daïra de Bir El Djir lui a transmis une mise en demeure de vider le bassin, a changé de tactique, c’est dans des bacs que ces déchets sont remplis puis chargés dans un camion plateau pour prendre une destination que nous ignorons. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que lors du remplissage de ces bacs, une grande partie de ces déchets liquides se répand au sol.
La question qui se pose à ce sujet est, a-t-on le droit d’utiliser un domaine agricole, en l’occurrence une AEC, pour ce genre d’opération ? «Notre seul souhait, c’est de voir le wali ordonner une enquête à grande échelle concernant cette affaire», indiquent des fellahs
A. Bekhaïtia
