Après Hanoune et Betatache, Belaïd décline l’offre de Sellal, L’impossible gouvernement d’union nationale

Après Hanoune et Betatache, Belaïd décline l’offre de Sellal, L’impossible gouvernement d’union nationale
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Après le FFS et le PT, c’est au tour du front El Moustaqbal de décliner l’offre du Premier ministre de rejoindre sa nouvelle équipe à laquelle il veut à tout prix conférer le statut de gouvernement d’union nationale.

«Le bureau national du parti a eu à discuter avant-hier samedi de la proposition faite par Abdelmalek Sellal d’intégrer son nouvel exécutif et a fini par décliner cette offre», a en effet affirmé, hier, le président du front El Moustaqbal. Invité à donner le ou les mobiles de ce refus, Abdelaziz Bélaïd s’est limité à répliquer que c’est pour des «raisons d’ordre politique», soutenant avoir eu deux entrevues avec le Premier ministre.

Le plus heureux des perdants à la présidentielle du 17 avril dernier et le plus jeune des six candidats, n’a pas jugé utile de s’étaler sur les à-côtés de cette sollicitation, entre autres le nombre de postes proposés et leur nature.

Ce niet de Bélaïd est le troisième de suite qu’essuie Sellal dans sa laborieuse entreprise d’arrimer une «certaine» opposition ayant fait montre ces derniers temps d’une attitude beaucoup plus soft que d’habitude à l’égard du pouvoir dans le gouvernement. Ce dernier semblait vouloir tester jusqu’où pouvaient aller le FFS et consorts dans leur «bienséance», eux qui ont rangé leurs «gâchettes» pour s’inscrire dans une démarche conciliatrice.

Et Sellal en aura eu pour son audace puisque, et le vieux front de l’opposition et le PT dont la patronne n’a pas cessé de pointer de bons points au président de la République, vilipendant son entourage, ont poliment décliné l’offre du Premier ministre de rejoindre sa nouvelle équipe qui, maintes fois annoncée, a été à chaque fois reportée.

Car chacun des partis contactés a sa propre feuille de route et son agenda : le FFS ayant décliné une offre de deux postes ministériels au motif que sa priorité est la reconstruction d’un Consensus national et l’organisation d’une Conférence nationale de consensus et que le vieux front n’envisage pas d’entrer dans un gouvernement avant l’aboutissement de ce projet, qui vise à élaborer avec l’opposition politique, la société et le pouvoir un programme consensuel de sortie de crise, comme soutenu par Ali Laskri au nom de l’instance présidentielle, dans son allocution d’ouverture de la session de son conseil national vendredi et samedi derniers.

Quant au PT, sa secrétaire générale estimait que le parti a d’autres priorités dont la plus urgente consiste en l’organisation d’élections législatives anticipées. Louisa Hanoune a fait part, dans ce sens, du lancement prochain d’une initiative politique sur les réformes politiques. «Nous sommes en passe de lancer une nouvelle initiative qui pourrait être sous forme de lettre ouverte, adressée au président de la République, pour réclamer une réforme constitutionnelle urgente et profonde des élections législatives anticipées et une réduction de l’influence de l’argent en politique » a-t-elle soutenu samedi dernier, à l’issue d’une réunion du bureau politique du parti.

Que restera alors, pour le Président, comme marges de manoeuvres à l’effet de matérialiser son ouverture à l’opposition, option de laquelle est exclue l’aile ayant boycotté le scrutin du 17 avril dernier ? A moins de se rabattre sur ces nano-partis créés dans la «dynamique» des réformes politiques de 2011 et dont une grande partie a soutenu le 4e mandat présidentiel pour Abdelaziz Bouteflika. Mais c’est là un «risque» que le chef de l’Etat ne prendrait pas au vu de l’inflation qui caractérise ces partis et surtout de leur «poids» électoral insignifiant.

Ultime recours pour Sellal : reprendre le même «schéma» en puisant dans le traditionnel «réservoir» parmi les partis du pouvoir : FLN, RND, MPA, TAJ avec, vraisemblablement, le retour du patron de l’ANR dans l’Exécutif, lui qui a été le représentant du président-candidat au sein de la Commission nationale de surveillance des élections présidentielles.

M. K.