Cinq locaux commerciaux ont été incendiés hier dans des échauffourées déclenchées au petit matin, entre groupes de jeunes à Berriane, à 45 km du chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa.
Ces échauffourées, récurrentes et sporadiques, rapporte-t-on, ont été marquées par des jets de pierres et cocktails Molotov et par l’incendie de cinq locaux commerciaux, et ont entraîné une paralysie du trafic routier sur la RN-1, obstruant ainsi la circulation entre le nord et le sud du pays.
Des actes de vandalisme et de destruction du mobilier urbain et trottoirs sont visibles dans la localité, reflétant ainsi une image de désolation de Berriane.
Cette situation a amené les forces de sécurité, appuyées par des renforts de wilayas limitrophes, à intervenir pour séparer les antagonistes et rétablir l’ordre dans la ville où le calme règne actuellement.
Selon des témoins, contactés sur place, ces échauffourées ont débuté suite à des jets de pierres et de cocktail Molotov sur un véhicule de passage, causant des brûlures de deuxième degré au visage du conducteur qui a été admis à l’hôpital de Ghardaïa, précise une source médicale.
Ces affrontements viennent compliquer encore davantage la situation. Après la vallée du M’zab, c’est au tour de Berriane de se joindre, à nouveau, à ce conflit, qui dure depuis plusieurs semaines, plongeant les habitants de Ghardaia dans une véritable psychose. L’on apprend même que les écoliers sont interdits d’école depuis une semaine, et ce, malgré les efforts des autorités publiques d’aplanir le différend et de concilier les belligérants, mozabite et Arabe.
Le président de la République s’est même prononcé sur le problème et le Premier ministre a tenté de régler le différend à travers des mesures censées apaiser la tension et ramener les deux parties en conflit à de meilleurs sentiments. Le Chef de l’Etat qui suit la situation avec » une attention vigilante « , a souligné, lors d’un Conseil des ministres, la nécessité de faire prévaloir les valeurs de tolérance, de concorde et de dialogue que prône notre religion, ainsi que les vertus séculaires de solidarité et d’unité qui constituent le fondement de notre société.
Le président de la république a instruit le Gouvernement de poursuivre la démarche en cours, à l’effet d’apporter les solutions appropriées auxquelles aspirent les citoyens de cette wilaya, pour ramener la sérénité et la quiétude afin de préserver son développement harmonieux sur les plans économique, social et culturel. Ainsi le Premier ministre a même recu les délégations des deux communautés et s’est rendu le jour du « Mawlid » et des mesures ont été prises en faveur des victimes. Il n’empêche que les affrontements persistent et ce, malgré les renforts sécuritaires dépêchés sur place.
L’on dénom-bre, à ce jour, deux morts suite à des bagarres et plusieurs blessés. A cela, faut-il ajouter les pertes matérielles et les grands préjudices essuyés notamment par les commerçants. Face à cette situation intenable, les habitants souffrent énormément. L’on apprend même que certains produits, tel que le pain qui vient à manquer en raison des perturbations dans l’approvisionnement et la fermeture prolongée de certains commerces. Le pire est à craindre
Aomar Fekrache
