Après deux semaines d’intempéries,Tizi Ouzou fait son bilan

Après deux semaines d’intempéries,Tizi Ouzou fait son bilan

Les dernières tempêtes de neige ont mis tous les secteurs sens dessus dessous.

Aucun domaine n’a été épargné par les dégâts provoqués par le fort enneigement qui a touché toutes les localités de la wilaya de Tizi Ouzou. L’heure est aux constats et aux évaluations des dégâts occasionnés. Mais, le plus important reste sans conteste, la réparation des dommages. Cette dernière est la plus attendue mais aussi celle qui laisse les populations plus sceptiques. L’état des lieux est chaotique. Dans le secteur de l’éducation, dans les travaux publics, dans l’agriculture et de l’énergie et des mines, le travail qui attend les services concernés est colossal.

Dans le secteur de l’éducation, le rattrapage des cours s’avère difficile vu le grand nombre de jours perdus à cause de l’enclavement des localités. Plusieurs enseignants interrogés trouvent le rattrapage des cours comme une mauvaise solution. Le programme déjà surchargé et constamment décrié par les élèves et leurs parents n’offre guère de marge pour des heures supplémentaires.

Le report des examens du deuxième trimestre tend à rallier plus de voix parmi la famille de l’éducation mais là aussi, d’autres évoquent l’éventuelle suppression malvenue des congés. Le report des examens au mois de mars n’enthousiasme pas pour autant les élèves qui considèrent, selon plusieurs avis, que le retard est irrécupérable et les gesticulations des syndicats et des responsables du secteur ne sont que de la poudre aux yeux. Le débat actuel ne sert qu’à dissiper l’inquiétude des élèves et leurs parents car le constat est déjà compliqué dans les conditions normales. Le secteur de l’agriculture quant à lui est fortement touché par les intempéries. Le responsable du service de la wilaya est de cet avis mais avec cependant plus d’optimisme. De leur côté, les populations locales constatent avec consternation les dommages occasionnés à leurs oliveraies. Près de 50% de celles-ci ont été en effet endommagées par la neige.

Les premiers signes et conséquences apparaissent déjà avec la hausse du prix de l’huile d’olive. Après avoir enregistré une forte hausse suite à la saison pauvre, l’huile a atteint les 800 DA au cours de cette semaine.

Malgré l’optimisme des services concernés, les habitants de la région, forts d’une expérience millénaire, savent que la régénération de l’oliveraie s’étale sur plusieurs décennies.

Les prévisions des connaisseurs tablent sur un prix de 1000DA le litre dans les prochaines semaines. Les éleveurs de leur côté n’ont pas été épargnés.

Quelque 17 poulaillers avec pas moins de 13.300 poulets ont été perdus dans les zones situées à haute altitude. Pour venir en aide aux agriculteurs, les services concernés promettent de saisir le ministère de tutelle pour des mesures de soutien. L’heure est-elle aux demandes d’aides?

Sur le chapitre du réseau routier, les intempéries ont provoqué des dégâts considérables.

Plusieurs routes sont restées fermées durant près de deux semaines. Le travail des services concernés est en cours pour leur ouverture. Cependant, leur mise en état de service n’a pas pour autant fait disparaître les dégâts. Près de la totalité des réseaux divers ainsi que les ponts demeurent bouchés. Les populations craignent que les prochaines intempéries, quoique de moindre intensité, ne provoquent d’énormes inondations.

En tout état de cause, les efforts des responsables des secteurs touchés ne semblent guère convaincre une population qui sort d’une situation d’abandon.

Pour les observateurs avertis, les conséquences de cet état d’esprit ne tarderont pas à apparaître. L’avis général chez la population est la nécessité de revoir de fond en comble les modes de gestion de la cité ainsi que les responsables qui ont, certainement et définitivement, perdu la confiance des citoyens. Enfin, selon de nombreux avis recueillis, les bilans des intempéries n’intéressent personne car, affirme-t-on, les vrais bilans sont à tirer, ailleurs, dans les capacités de l’Etat et des responsables à assumer leurs responsabilités.