Les partis, engagés dans la campagne électorale pour le scrutin du 29 novembre, affirment que les deux semaines de contact avec le citoyen sont marquées, d’une manière générale, par un faible engouement.
Des responsables de formations politiques ont tenté d’expliquer ce désintéressement des citoyens. Les points de vue exprimés avancent le manque de confiance quant à une élection transparente et, d’autre part, le niveau « bas » de certains candidats.
« Eléments suffisants pour détourner le centre d’intérêt des électeurs », s’accorde-t-on à dire. Djamel Benabdeslam, président du Front de l’Algérie nouvelle (FAN), indique que le peu d’intérêt montré par les citoyens s’explique par le manque de confiance en la chose politique. « La scène politique actuelle n’attire plus personne », juge-t-il. Il ajoute que même si l’indifférence persiste, il y a une volonté de la part de partis politiques de susciter l’intérêt des citoyens à travers diverses actions de proximité.
« Cependant, nous estimons à notre niveau, que la période de 21 jours réservée à la campagne reste insuffisante pour sensibiliser et convaincre le lectorat », note-il. Tahar Benbaïbeche, président du parti El Fadjr El Djadid, explique cet état des faits par la qualité des candidats aux élections « ce qui fait fuir davantage les citoyens », a-t-il soutenu. Pour lui, les partis en ont une part de responsabilité.
« Il y a des critères à prendre en considération dans le choix des candidats, d’autant plus qu’il s’agit des locales, où les gens se connaissent parfaitement entre eux », explique-t-il.Le SG de l’Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), Noureddine Bahbouh, reconnaît que la campagne est, jusque-là, quelque peu timide. « Il y a une certaine ambiance électorale dans les campagnes, mais, au niveau des grandes villes, c’est l’indifférence.
C’est le constat que nous avons établi et que nous devons reconnaître mais surtout assumer. Les partis doivent se poser la question concernant ce désintérêt de la population », souligne-t-il. « Le manque de préparation, au plan administratif notamment, est derrière le désintérêt des citoyens enregistré au début de la campagne », soutient, de son côté, le président du parti Jil El Moustakbal, Belaïd Abdelaziz. Il fera remarquer que la situation a changé avec le temps, avec la prise de contact entre les candidats et les citoyens. « En ce qui nous concerne, nous avons pu, en ce laps de temps, gagner la confiance des gens rencontrés. Nous avons opté pour un discours transparent, loin de toute fausse promesse », assure-t-il. Le SG du PST, Mohamed Rachedi, voit dans la non-adhésion des citoyens, une manière de protester pacifiquement.
« L’abstention est devenue un phénomène réel dans notre société. La question doit être prise en compte à travers un débat élargi », estime-t-il. Un point de vue partagé par Djahid Younsi, membre du bureau national du mouvement El Islah. Celui-ci constate un « fossé » entre le citoyen et l’administration. « Les pratiques de l’administration n’ont pas changé. Les citoyens croient toujours qu’il y aura fraude et corruption. Pour les rassurer quant à la transparence des élections, il faut tenir à l’écart l’administration dans l’opération de vote », préconise-t-il.
M. Kechad