Après des années d’attente vaine des familles manifestent à haï Akid Lotfi «Nous avons marre de squatter nos logements»

Après des années d’attente vaine des familles manifestent à haï Akid Lotfi «Nous avons marre de squatter nos logements»
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Dépités et ne sachant plus à quel saint se vouer, après plusieurs années de galère, des résidents de plusieurs immeubles d’un des îlots d’habitations nouvellement érigés du côté est de la ville d’Oran, se sont insurgés, avant-hier soir, bloquant la route à la circulation à coup de blocs de pierres, de pneus et de branches d’arbres brûlés.

Cette manière extrême d’exprimer leur ras-le- bol, ces 315 citoyens de la ville d’Oran, des chefs de famille pour la plupart, l’ont décidée après que Sonelgaz ait décidé de les priver de l’énergie électrique pour non-paiement des redevances. Un non-paiement en somme légitime puisqu’ils ne disposent d’aucun compteur justifiant le montant de leurs consommations. Le hic est que Sonelgaz exige son dû qui se chiffre à pas moins de 4 millions de dinars.

En fait, cet état de fait, les résidents le doivent, selon leurs dires, au décès de leur promoteur immobilier et à la défection de son héritier qui n’a pas tenu ses promesses de reprendre les affaires de son père, laissant la situation se gangrener chaque année davantage, sachant pertinemment que les clients de son paternel avaient pourtant payé tout, sinon presque la totalité du prix du logement pour lequel ils avaient postulé au début de ce millénaire.

«Même au niveau de la Caisse nationale du logement (CNL), on nous a assuré que toutes les aides financières que l’Etat nous a accordées pour l’acquisition de nos LSP ont été versées dans le compte bancaire de l’entreprise immobilière Benaouda», informe l’un des protestataires avant de poursuivre que ce qu’ils déplorent le plus, c’est le fait de n’avoir trouvé aucune oreille attentive, ni d’aide de quelconque nature de la part des différents responsables locaux et centraux depuis 2004, année où la majorité d’entre nous avait décidé de prendre possession de son logement même inachevé et sans aucun document attestant quoi que ce soit.

En fait, nous squattons nos propres demeures. Pour ce qui est des commodités, nous avons tous usé de la débrouille en nous branchant illicitement aux différents réseaux (assainissement, AEP, gaz et électricité)», confie un résident qui nous parle, les larmes aux yeux, des rats, des serpents et autres bêtes dangereuses avec lesquelles les locataires sont obligés de cohabiter.

En effet, avec des façades nues, même pas crépies, idem pour les cages d’escaliers et toutes les parties communes qui restent sans aucun éclairage, ni aération dans certains immeubles, l’on imagine mal comment ne pas sortir de ses gonds.

R.L