L’industrie automobile algérienne pourrait bientôt enregistrer un nouveau tournant avec la relance annoncée de l’usine Kia de Batna. Le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, a confirmé ce jeudi 4 décembre, lors d’une séance publique à l’Assemblée populaire nationale, qu’une demande d’autorisation préalable a officiellement été déposée pour reprendre l’activité de fabrication au sein de cette unité industrielle restée à l’arrêt ces dernières années.
À LIRE AUSSI : Air Algérie se transforme : deux nouvelles filiales pour les services au sol et la formation dès 2026
Cette annonce intervient dans un contexte de réorganisation profonde du secteur automobile en Algérie, après plusieurs scandales liés à l’ancien système de montage. Répondant à une question d’un député sur la possibilité concrète de rouvrir l’usine, le ministre a précisé que l’usine Kia fait partie des biens saisis par l’État dans le cadre des affaires de corruption. Ces actifs, désormais sous contrôle public, font l’objet d’une nouvelle stratégie d’exploitation économique.
Relance de l’usine Kia à Batna : une demande officielle déposée
Selon Yahia Bachir, la propriété de l’usine a été transférée à la société Fondal, une filiale du groupe public SNS (Sider). Cette entreprise est appelée à jouer un rôle clé dans la relance industrielle du site, en conformité avec la nouvelle politique nationale de l’industrie mécanique et automobile.
Le ministre a également souligné que la demande d’autorisation déposée s’inscrit dans le cadre du nouveau cahier des charges de l’industrie automobile en Algérie. Ce nouveau modèle repose sur trois principes majeurs : d’abord, l’obligation d’atteindre un véritable taux d’intégration locale, afin de réduire la dépendance aux importations.
À LIRE AUSSI : Près d’un million de tonnes de cette denrée achetées : l’Algérie sécurise ses stocks 2026 !
Ensuite, l’obligation pour les investisseurs de s’appuyer sur un réseau de sous-traitants locaux avant même le démarrage de la production. Enfin, l’abandon définitif de l’ancien modèle basé uniquement sur l’assemblage de kits importés, au profit d’un modèle industriel durable et créateur de valeur.
Kia bientôt de retour à Batna : le projet entre dans sa phase concrète
Pour les autorités, l’objectif est clair : construire une industrie automobile réelle, capable de soutenir l’économie nationale, de créer des emplois durables et de renforcer les capacités de production locales. « La relance de l’usine se fera selon des normes garantissant l’efficacité et la compétitivité de l’industrie mécanique en Algérie », a assuré le ministre.
La relance de l’usine Kia de Batna est également attendue avec beaucoup d’espoir par la population locale. La fermeture du site avait entraîné la perte de nombreux emplois directs et indirects, affectant fortement l’activité économique dans la région. Une reprise effective permettrait de redynamiser le tissu industriel local et de relancer la sous-traitance.
À LIRE AUSSI : Ooredoo Algérie lance officiellement la 5G et dévoile ses offres
Cependant, plusieurs défis restent à relever, notamment en matière d’investissement, de transfert de technologie et de formation de la main-d’œuvre. Le succès de cette relance dépendra aussi de la capacité des autorités à imposer le respect strict du nouveau cadre réglementaire, afin d’éviter les dérives du passé.
Avec cette annonce, le gouvernement réaffirme sa volonté de tourner définitivement la page de l’ancien modèle de montage pour bâtir une véritable industrie automobile nationale. La relance de l’usine Kia pourrait ainsi devenir un symbole du renouveau industriel que l’Algérie ambitionne de mettre en place dans les prochaines années.
