Après chevènement et les maires de France, claude bartolone est attendu, ce jeudi, à Alger: Le ballet continue

Après chevènement et les maires de France, claude bartolone est attendu, ce jeudi, à Alger: Le ballet continue

P160531-19.jpgLa qualité de l’hôte d’Alger en tant que troisième personnage de l’Etat, renseigne sur l’importance qu’accorde la France à ses relations avec l’Algérie.

Le président de l’Assemblée nationale française, Claude Bartolone, effectuera une visite en Algérie ce jeudi, a annoncé, hier, l’ambassade de France dans un communiqué. «Au cours de son séjour, il rencontrera son homologue, M.Mohamed Larbi Ould Khelifa ainsi que le président du Conseil de la Nation, M.Abdelkader Bensalah. Il sera également reçu par M.Abdelmalek Sellal, Premier ministre et par M.Ramtane Lamamra, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale», rapporte le communiqué.

Il n’est donc pas fait mention dans l’agenda du président de l’Assemblée nationale française d’une entrevue avec le chef de l’Etat. Bien qu’il soit traditionnellement admis que des responsables de ce rang n’évoquent pas ce genre d’audiences dans leur communiqué, il reste que la possibilité d’un tête-à-tête avec le président de la République n’est pas garanti au regard des développements peu encourageants que connaissent les relations politiques entre Alger et Paris.

Cela dit, côté français, on souhaite que la visite de M.Bartolone soit «l’occasion de renforcer la concertation bilatérale, notamment en matière économique et sur les questions de sécurité régionale, thèmes de travail retenus par les deux Assemblées». Deux vecteurs qui demeurent prioritaires pour les deux pays et qui bénéficient d’un traitement à part par les responsables algériens et français. Il semble donc que malgré tout, les uns et les autres veulent se concentrer sur les points de convergence, avec, côté français, un certain empressement d’enterrer la gaffe de Valls. Et pour cause, la qualité de l’hôte d’Alger renseigne sur l’importance qu’accorde la France à ses relations avec l’Algérie.

Il est en tout cas évident que la France ne veut rien changer à l’agenda de la coopération entre les deux pays. M.Bartolone sera à Alger pour ouvrir «avec son homologue Mohamed Larbi Ould Khelifa, les travaux de la grande commission interparlementaire qu’ils avaient présidée ensemble pour la première fois en mars 2013», annonce le communiqué de l’ambassade de France, qui rappelle que «la deuxième session de travail de la grande commission s’était tenue à Paris en juin 2014.»

Il faut savoir qu’en matière de coopération, les Parlements algérien et français ont franchi plusieurs étapes. Il faut savoir, en effet, qu’«un protocole-cadre a été signé par les présidents MM.Jean-Louis Debré et Amar Saâdani à Alger le 21 janvier 2007, qui a ouvert la voie à l’installation, en mai 2009, de cette grande commission interparlementaire», rappelle le communiqué qui cite, comme pour appuyer cet état de fait la rencontre «des fonctionnaires de Parlements francophones de la Méditerranée dont la dernière édition a eu lieu à Alger à l’automne 2015». Un signe d’un rapprochement significatif entre les deux institutions qui ont également collaboré à travers un «cycle de formation au travail parlementaire organisé conjointement par l’ENA, l’Assemblée nationale et le Sénat et auquel participent des fonctionnaires algériens», souligne le même communiqué.

L’annonce de cette visite est intervenue alors que se tenait, hier à Alger, une rencontre d’experts algériens et français sur la sécurité de la région. Coprésidée par le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, côté algérien et l’ambassadeur Didier Le Bret, coordonnateur national du Renseignement auprès de la présidence de la République française, côté français, la rencontre a traité de tous les conflits au Maghreb et au Sahel, y compris celui du Sahara occidental. Abdelkader Messahel a noté que «c’est la première session de ce dialogue à ce niveau avec la participation d’experts des deux pays et cela fait partie du souci partagé de combler un certain vide et un manque de dialogue sur des questions sensibles». La partie française semble avoir admis que le dossier sahraoui soit débattu à un haut niveau.

Pour Le Bret, «dans le cadre de ce partenariat d’excellence, il était normal de mettre sur pied ce dialogue confiant de haut niveau sur des questions qui sont sensibles et qui engagent la sécurité de nos deux pays». Si l’on ajoute la participation du directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel à une conférence à Paris sur «l’expérience de la police algérienne en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme», organisée dans les cadre du Forum de l’Ecole française supérieure de police, on se rend compte qu’entre Alger et Paris, au niveau des experts le partenariat demeure très dense.