La représentation américaine à Alger estime que cette décision (limitation des mandats) contribue aussi à la passation pacifique du pouvoir.
Dans un article publié sur son site Internet mardi dernier, l’ambassade des États-Unis à Alger a estimé que la limitation des mandats est «un garde-fou contre un pouvoir effréné», saluant ainsi, par extension, le projet de révision constitutionnelle en Algérie qui stipule dans son article 74 que «le président de la République est rééligible une seule fois et le mandat présidentiel est de cinq ans». Mieux encore, l’article 178 confère un caractère inviolable à la limitation des mandats. La représentation diplomatique américaine à Alger vante ainsi les mérites de la limitation des mandats présidentiels et critique la présidence à vie, rappelant qu’aux Etats-Unis d’Amérique depuis 1951, les présidents ne peuvent plus briguer de troisième mandat. Même avant cela, la plupart d’entre eux suivaient l’exemple de George Washington et ne cherchaient pas à rester à la Maison-Blanche plus de huit ans. La représentation américaine à Alger estime que «l’histoire prouve que la limitation des mandats renforce à long terme les institutions démocratiques. Elle contribue aussi à la passation pacifique du pouvoir». La représentation diplomatique des États-Unis liste ensuite une série d’avantages de la limitation des mandats: «Les dirigeants se sentent davantage obligés de produire des résultats pour laisser un héritage positif à leur successeur» ou «personne ne devient indispensable, quel que soit son pouvoir ou sa popularité». Elle cite également l’exemple de l’Afrique du Sud, où même Nelson Mandela «n’avait pas sollicité le renouvellement de son mandat à la tête de son pays. Les pressions du public n’y avaient rien changé». Avant-hier, c’était Berlin qui a apporté son soutien aux réformes constitutionnelles en Algérie. La révision constitutionnelle trouve en Allemagne de solides soutiens. La chancelière allemande, Mme Angela Merkel, a exprimé en effet mardi dernier, son appui au processus des réformes politiques en Algérie engagées par le président Bouteflika. «Nous apportons un soutien aux réformes politiques engagées en Algérie par le président Abdelaziz Bouteflika, notamment le projet de révision de la Constitution», a déclaré Mme Merkel lors d’une conférence de presse animée conjointement avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en visite d’une journée à Berlin, à l’invitation de la chancelière allemande. De son côté, le président du Bundestag, Norbert Lammert, s’est félicité hier à Berlin des amendements apportés à la Loi fondamentale du pays. Pareille déclaration vaut son pesant d’or, dans un contexte régional où l’ensemble des partenaires occidentaux attendent avec une certaine impatience l’aboutissement des réformes politiques en Algérie.