« Nous sommes venus discuter de la situation politique aussi bien avec le gouvernement qu’avec les forces principales de l’opposition et la société civile », c’est ce qu’a déclaré Bernard Savage à L’Éconews à sa sortie aujourd’hui en milieu de matinée, de l’entrevue avec Ali Benflis, coordinateur du pôle du changement.
Le chef de la division Maghreb du service européen pour l’action extérieure qui était accompagné, entre autres, de l’ambassadeur de l’Union européenne en Algérie a souligné que la rencontre avec l’ex-candidat aux dernières présidentielles a porté, outre la situation politique, sur les relations avec l’Union européenne. « Ce sont des échanges standards », nous a affirmé M. Savage qui est resté dans les généralités.
Pour sa part, Ali Benflis a indiqué qu’il a reçu la délégation européenne à sa demande. « J’ai été contacté en tant que coordinateur du pôle du changement. La délégation voulait connaître la situation politique du pays et obtenir des clarifications sur la dangereuse crise que vit l’Algérie. » Et l’ex-13e chef du gouvernement de 2000 à 2003 d’ajouter : « Je lui ai fait part de mes positions. A savoir, engager le processus de transition, élaborer une constitution consensuelle, la mise en place d’une commission indépendante pour l’organisation des élections afin de recouvrer la légalité et en finir avec les situations de vacance du pouvoir. Nous voulons une transition tranquille, car c’est le peuple qui résout la crise et personne d’autre. » M. Benflis a remis un aide-mémoire au représentant de l’Union européenne. Les présidents du Mouvement El Islah, du Front de l’Algérie nouvelle, de Fadjr El Djadid, de l’Union des forces démocratiques et sociales ont pris part à la rencontre en leur qualité de membres du pôle du changement.
Auparavant, l’ambassadeur de l’Union européenne, Marek Skolil et le chef de la division Maghreb du service européen pour l’action extérieure, Bernard Savage ont rencontré les membres de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique.
Cependant, le représentant de l’Union européenne n’était pas là uniquement pour rencontrer les partis et tâter le pouls de la société dans un contexte où les partis dits d’opposition poursuivent l’affûtage de leurs armes pour tenter de convaincre la population du bien-fondé de leur action. Il doit assister aux réunions des cinq sous-comités institués dans le cadre de l’Accord d’association avec l’UE. Il s’agit des sous-comités de justice et affaires intérieures, du dialogue économique et des Affaires sociales.
Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que des membres de l’UE rencontrent la classe politique algérienne. L’année dernière déjà, les ambassadeurs d’Allemagne et d’Italie avaient demandé et ont été reçu par le président de Taj, Amar Ghoul. Toujours, insiste-t-on « pour échanger des points de vue et dialoguer.»
Faouzia Ababsa