La direction nationale du FFS vit au rythme de ce qu’elle qualifie de « dérives » commises par certains de ses membres. En effet, le plus vieux parti de l’opposition vient de sanctionner Moussa Tamadartaza, sénateur et membre du secrétariat national, suite à sa participation à la délégation du Sénat qui s’est rendue, en septembre dernier, en France et qui a rencontré le président François Hollande.
L’autre parlementaire qui fait l’objet d’une convocation du premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa, est Rachid Chabat, député responsable de la Fédération de Béjaïa.
Si le sénateur Tamadartaza était parmi la délégation présidentielle qui a remis la lettre du président Bouteflika à son homologue français, le député Chabati a fait partie de la délégation parlementaire qui a effectué une visite à l’Otan, récemment, sans en informer la direction. Le premier secrétaire du FFS a demandé des explications aux deux parlementaires, ainsi qu’au chef du groupe, à savoir Chafaâ Bouaïche, qui est leur responsable direct. Si ce dernier s’est démarqué de l’initiative du sénateur, il n’en demeure pas moins qu’il doit donner des explications claires sur le cas de Rachid Chabati qui était au siège de l’Otan au début du mois.
Selon nos informations, le premier secrétaire du FFS reproche au sénateur non seulement d’agir sans en informer la direction nationale, mais aussi de faire partie d’une délégation de la présidence de la République. « Une action qui peut être interprétée politiquement comme un rapprochement avec le pouvoir de la part d’un parti d’opposition crédible à l’étranger », nous a déclaré une source de l’intérieur du parti. En effet, la première sanction infligée à l’encontre du sénateur est le gel de ses activités au sein du parti en attendant qu’il soit traduit devant la commission de discipline.
Pour ce qui est du député Chabati, on lui reproche d’avoir pris part à une activité parlementaire sans informer la direction. Sur le plan politique, le FFS a été toujours contre la politique de l’Otan et «il est inconcevable qu’un de ses membres y participe», nous a expliqué la même source. Jusqu’à maintenant, aucune sanction, ni préliminaire ni finale, n’a été prononcé contre le député, mais la procédure suit son cours.
La troisième personne sur laquelle les projecteurs sont braqués est le chef du groupe parlementaire Chafaâ Bouaïche.
Ce dernier est soupçonné d’avoir pris la décision de permettre à Chabati de participer à une telle activité sans l’avis de la direction nationale, notamment l’instance présidentielle et le premier secrétaire. Si pour le cas du sénateur, il a nié toute implication ni de près ni de loin, il est difficile pour lui de nier le cas du député Chabati et ce, par sa proximité avec le chef de la fédération, en l’occurrence Béjaïa. Interrogé par notre rédaction sur les sanctions que peut encourir le chef du groupe parlementaire et son député, notre source est restée évasive. « Pour le moment, aucune décision n’a été prise. On verra ce que la direction nationale va décider à propos de ce deuxième cas », nous-a-t-elle répondu.