Depuis son lancement en 2008, Nessma TV et plus particulièrement son P-DG, Nebil Karoui avait beaucoup misé sur l’Algérie
Après avoir longtemps résisté, le patron de Nessma TV aurait officiellement fermé son bureau à Alger.
Selon certaines sources sûres, il a notifié par mail, le non-renouvellement des contrats qui expiraient le 31 décembre 2013 à quatre de ses principaux employés: sa journaliste culturelle qui était chargée des couvertures de tous les festivals en Algérie, sa chargée de production, son régisseur et un chauffeur.
Depuis octobre dernier les employés du bureau d’Alger de Nessma n’ont pas perçu leurs salaires. Aucun d’eux n’a réagi ou exigé des explications. La direction tunisienne aurait décidé de ne pas payer les employés algériens, pour les punir du vol des caméras, qui a eu lieu durant la dernière fête de l’Aïd. Entre-temps, le chargé de communication a été remercié, avec dans ses bagages une forte indemnité pour éviter de faire des révélations à la presse.
La direction de Nessma a tout de même gardé la rédactrice en chef de l’émission Djak el mersoul, car son contrat se poursuit jusqu’à 2014. Mais rien n’indique que cette émission, qui fait de l’audience ne s’arrête pas aussi, car le salaire de l’animateur Tayeb est élevé. Selon certaines sources, l’animateur algérien toucherait plus de 4000 euros par mois, pour animer quatre numéros. Ceci intervient après la mise à l’écart de la directrice algérienne du bureau, Linda Khalfa et son remplacement par une responsable marocaine Ibtissem Hassi. Depuis cette nomination controversée, les annonceurs algériens et internationaux installés en Algérie, ont dans leur majorité déserté la chaîne tunisienne privée.
C’est donc la fin de l’aventure de Nessma TV en Algérie. C’est surtout le résultat d’une gestion catastrophique du bureau d’Alger et surtout d’une mauvaise appréciation du climat politique et économique du pays. Depuis son lancement en 2008, Nessma TV et plus particulièrement son P-DG, Nebil Karoui avait beaucoup misé sur l’Algérie, croyant profiter de la manne financière du marché publicitaire, boosté par les opérateurs de téléphonie mobile, dont son agence Karoui and Karoui, gérait la distribution de la publicité et la production d’un des opérateurs. Mais depuis 2012 et l’arrivée des nouvelles télévisions privées comme Ennahar TV et Echourouk TV, cette manne se réduisait comme une peau de chagrin. Les opérations audiovisuelles de Nessma TV lancées pour séduire les téléspectateurs algériens et les responsables de décision en Algérie, comme la célébration du 50e anniversaire de l’Indépendance, la couverture pro-gouvernementale des élections législatives de 2012 et la couverture de la participation de l’équipe algérienne de handball en coupe d’Afrique en Egypte, n’ont pas abouti pour l’obtention d’une autorisation pour l’ouverture d’un bureau à Alger. Nessma avait juste obtenu l’accréditation d’un journaliste, qu’elle a viré ensuite.
La dernière tentative pour obtenir cette autorisation, lors de la rencontre du patron Nebil Karoui et du Premier ministre Sellal lors de sa rencontre avec le chef de l’opposition tunisienne Béji Caïd Essebsi.
Indésirable sur le plan politique, concurrencé par l’Entv, qui a fait couler Nessma en achetant les mêmes productions durant le Ramadhan comme ce fut le cas du feuilleton Omar qui a fait perdre à Nessma plus de 1 million de dollars, elle est aujourd’hui concurrencée par des chaînes algériennes privées telles que Ennahar TV et Echourouk TV qui lui ont piqué la manne publicitaire et l’ont obligée à faire des économies durant le Ramadhan 2013.
L’autre cafouillage audiovisuel occasionné par Nessma TV a été accentué par la déclinaison de Nessma avec trois couleurs Nessma El Khadhra étant destinée à l’Algérie, n’a pas eu le succès escompté. Nessma El Khadhra a réalisé des chiffres catastrophiques dans l’audimat en Algérie, réalisant un taux de 1% dans le meilleur des cas. La direction de Nessma qui compte gagner une place sur le plan politique et a tout misé sur Nessma El Hamra, destinée au téléspectateur tunisien, alors que Nessma Zerka (Bleu) a été fermée faute de payer le signal sur Hotbird. Ce désintéressement de l’Algérie intervient aussi après la fermeture du bureau de Nessma TV au Maroc. N’arrivant pas à obtenir de la publicité sur le marché marocain, le bureau a tout bonnement été fermé. Situation semblable en Algérie où Nessma TV, qui, après avoir construit sa notoriété sur le marché algérien, a dû mettre la clé sous le paillasson.