Après avoir multiplié les sorties médiatiques, On se tait au FLN

Après avoir multiplié les sorties médiatiques, On se tait au FLN

On se tait au FLN

Depuis la réunion de la session du comité central, tenue le 16 novembre dernier à El Aurassi, le secrétaire général n’a pas réapparu sur scène.

Saâdani a disparu de la circulation. Le secrétaire général du FLN ne se fait plus entendre ces derniers temps. Depuis la réunion de la session du comité central tenue le 16 novembre dernier à El Aurassi, le secrétaire général n’a pas réapparu sur scène. Ce dernier a même déserté le quartier général de son parti.

«Le secrétaire général était en déplacement en France pour régler des affaires personnelles», nous confie une source proche du parti qui précise qu’il sera de retour cette semaine. Jusqu’à présent, aucune activité n’a été tracée dans l’agenda du parti.

Le secrétaire général n’a même pas encore réuni son équipe pour arrêter le programme d’action. Alors qu’il a multiplié ses sorties médiatiques au lendemain de sa désignation à la tête du parti en menant une campagne tambour battant pour le quatrième mandat, le chef de file s’est mis subitement en mode veille. Pourquoi ce silence? Ce retrait est loin d’être fortuit.

Le secrétaire général du parti majoritaire a préféré, soit prendre du recul, soit on lui a recommandé de se taire pour ne plus ajouter à la confusion qui entoure actuellement le parti. M.Amar Saâdani a dépassé les lignes rouges en s’attaquant à l’institution militaire et à la personne du Premier ministre.

Le chef du parti majoritaire a ouvertement critiqué le Premier ministre en affirmant qu’il n’est pas fait pour la politique. «Sellal n’est pas fait pour la politique. Sur ce terrain, il est un mauvais joueur. Il devrait se contenter de son rôle dans l’Exécutif», a-t-il déclaré dans un entretien au site électronique TSA. C’est la première fois qu’un patron du FLN s’en prend à un responsable du gouvernement. Même si le courant ne passe pas entre les deux hommes, il n’en demeure pas moins que Saâdani ne doit pas laver le linge sale en plein public. Cette déclaration intervient juste quelques jours après celle faite sur l’institution militaire. Dans un entretien accordé à l’agence Reuter, le secrétaire général s’est permis de s’exprimer sur l’institution militaire en précisant qu’elle ne doit pas jouer de rôle dans la vie politique. «Je l’ai dit et je le répète. Aucun département n’a le droit de s’impliquer dans la vie politique, la justice et la presse. Il faut en finir avec le pouvoir parallèle», a-t-il martelé sans ambages. Des propos qui n’ont pas été du goût de l’institution militaire laquelle a fait part de son mécontentement.

De nombreux cadres FLN ont critiqué et rejeté les propos du secrétaire général. Il faut reconnaître que la sortie médiatique de Saâdani a créé une vive polémique en donnant une mauvaise image de l’Algérie à l’extérieur. Intervenant dans une conjoncture marquée par la crise diplomatique entre Alger et Rabat, le secrétaire général n’a pas agi en un véritable homme politique en offrant le pays en spectacle. Ce n’est pas tout.

La composante du bureau politique a provoqué la colère de ses proches. Au lendemain de l’annonce de cette liste, plusieurs contestataires ont menacé Saâdani de le renverser. De nombreux membres du comité central qui l’ont soutenu, ont contesté ses agissements lors de la session du comité central. M.Saâdani a surpris plus d’un en introduisant l’adoption d’une résolution portant sur la candidature du président de la République au 4ème mandat.

«L’annonce de la candidature du président de la République n’a pas été au programme, cette question devrait faire l’objet d’une session extraordinaire, mais le secrétaire général a pris de court tout le monde», déplore un membre du comité central.

Le secrétaire général n’a pas trouvé mieux que de sauter sur le 4e mandat pour apaiser les esprits et garantir la tenue de la réunion du comité central sans bruit. Or, le résultat est que la contestation se poursuit au sein du parti. En s’éloignant des feux de la rampe, le secrétaire général voulait certainement se ressaisir.