Après avoir mis l’Algérie sur la liste noire, Les Américains veulent gagner du temps

Après avoir mis l’Algérie sur la liste noire, Les Américains veulent gagner du temps

Les Américains ont dépêché ce dimanche la sous-secrétaire adjointe américaine chargée des Affaires du Proche-Orient au département d’État, Janet Sanderson.

La diplomate connaît bien l’Algérie pour y avoir exercé en tant qu’ambassadrice, il y a un peu plus de six ans.

Dans une conférence de presse, la diplomate est revenue sur l’objectif de sa mission : calmer la colère d’Alger, après la publication, sans consultation aucune, de la liste noire où figure l’Algérie, pourtant partenaire privilégié et reconnu en matière de lutte antiterroriste.

D’emblée, Mme Sanderson justifiera la prise de cette décision par la gravité de la situation : un passager qui déjoue toutes les mesures de sécurité et qui a failli provoquer un drame, qui plus est pendant les fêtes de Noël. Selon la diplomate américaine, le président Barack Obama était obligé de prendre une décision en toute urgence.

Et pour rassurer ses interlocuteurs algériens, elle dira que la mesure américaine pourrait connaître des changements, en fonction de l’évaluation de la situation et des menaces terroristes. Ira-t-on jusqu’à retirer l’Algérie de la fameuse liste noire ? Mme Sanderson préfère ne pas y répondre, même si elle laisse entendre que cette mesure prise dans l’urgence devrait connaître quelques aménagements dans l’avenir.

La diplomate américaine, qui a eu, hier, des entretiens avec le ministre délégué aux Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, et des cadres du ministère des Affaires étrangères, devrait rencontrer, ce lundi, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci.

Mme Sanderson a affirmé que son pays “apprécie énormément la coopération avec l’Algérie en matière de lutte anti-terroriste”.Une coopération qu’elle qualifie de “forte et stable”. Elle reconnaît que l’Algérie et les USA ont fait face au terrorisme. Même si elle admet que la nouvelle mesure américaine a provoqué des réactions de mécontentement, notamment en Algérie, elle estimera que cette mesure ne reflète pas le niveau de coopération entre les deux pays et dira que cette mesure ne vise pas un pays ou un autre.

Mme Sanderson affirmera, par ailleurs, que son pays poursuivra ses discussions avec l’Algérie sur la question de cette fameuse liste, tout en martelant que l’objectif principal des USA est d’assurer un transport aérien des passagers dans les meilleures conditions de sécurité.

Elle dira que le gouvernement américain a pris note de l’avis de son homologue algérien. Pour elle, son pays est en train de mettre en place un système de sécurité aérienne qui réagit aux défis sécuritaires rencontrés tous les jours. “C’est un processus constamment en changement. Au fur et à mesure que les conditions changent, les mesures changent”, dira-t-elle.

La diplomate américaine reviendra, tout le long de la conférence de presse, sur la fameuse liste pour redire que cette liste est en constante évaluation, en fonction des risques ou des menaces. Une décision qui pourrait être revue et corrigée, en consultation avec les pays alliés et amis. Les discussions en cours, avec des pays comme l’Algérie, visent à trouver une solution alternative permettant d’assurer le maximum de conditions de sécurité au transport aérien des passagers. Mme Sanderson reconnaît que les terroristes innovent toujours. C’est pourquoi, estime-t-elle, il faudrait toujours les précéder.

Tout en affirmant être à Alger pour “exprimer le désir des USA de promouvoir la coopération bilatérale”, Mme Sanderson espère que sa visite constitue la première d’une série de visites d’officiels américains à Alger.

Azzeddine Bensouiah