Le visage tendu donnant l’impression de rescapés ayant fui l’horreur, les 15 ressortissants algériens rapatriés de Centrafrique sont arrivés, hier, à 15h30, en transitant par la Turquie après un périple qui aura duré plusieurs semaines.
Têtes baissées et pressant le pas après avoir franchi la zone sous-douane de l’aéroport Houari-Boumediene, les membres de cette famille originaire de Touggourt se sont refusés à tout commentaire par la force de la fatigue et du traumatisme subi par la dégradation de la situation en Centrafrique. Selon les représentants du comité d’accueil, “la famille a vécu l’enfer vu la situation qui prévaut dans le pays”. “C’est une opération très délicate”, dit, de son côté, le directeur de la communication du ministère des Affaires étrangères. La famille a mis un mois et demi pour rejoindre l’Algérie.
“L’opération a pris un mois et demi. Nous avons déployé des moyens humains et logistiques importants en collaboration avec le ministère de la Solidarité et des pays amis de l’Afrique subsaharienne”, a encore ajouté le responsable. Réfugiée dans un camp à Bangui, puis acheminée à N’Djamena, la famille a connu la peur et l’angoisse de ne jamais arriver en Algérie. “Elle était dans un camp à Bangui, puis nous avons essayé de les exfiltrer par le Cameroun. Cette famille a vu toutes les horreurs”, a encore affirmé le responsable. Selon l’orateur, la famille a pu être sauvée grâce à d’autres compatriotes revenus de Bangui, sachant que l’Algérie n’a pas d’ambassade dans ce pays. Les rescapés ont traversé Bangui, le Tchad, N’Djamena, la Tunisie, la Turquie avant d’arriver en l’Algérie. Après quelques minutes de repos, un des rapatriés avait accepté de témoigner du calvaire vécu. Un des enfants nous a souri et affirmé aller bien, puis s’est mu dans le silence. La famille est assistée par trois psychologues pour l’aider à dépasser le traumatisme.
D
