Les corps communs s’estiment les parents pauvres du secteur de l’éducation. La réponse par la négative du ministre de l’éducation à leurs revendications l’a bel et bien confirmé.
Un rejet qui, décidément, ne met pas fin à la contestation de ces corps… Lors de son intervention en marge d’une séance plénière consacrée aux questions orales à l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de l’Education Boubekeur Benbouzid a rejeté strictement les revendications des corps communs. Tout en remettant en cause le taux de suivi de grève, de 78 %, déclaré par le Syndicat national des travailleurs de l’Education (SNTE), M. Benbouzid a fait savoir que
«l’appel à la grève lancé par le Snte la semaine dernière n’a drainé que 2 % des professionnels et des corps communs de l’Education et n’a touché que six wilayas». Ferme et catégorique, le premier responsable du secteur répondra par la négative à l’une des revendications ayant plus de poids sur la plateforme des doléances des corps communs. A propos de l’intégration dans le secteur de l’Education de cette corporation, le ministre dira que cette intégration est
«impossible» du moment que cette corporation relève «réglementairement de la Fonction publique». Ne s’arrêtant pas à ce stade de refus de la contestation des professionnels et des corps communs, le ministre de l’Education a estimé que l’action initiée par le Snte est une manipulation ; «les doléances ont été instrumentalisées de manière à accroître la base ouvrière des syndicats». Cette opinion est loin d’être partagée par le chargé de communication du SNTE, Abdelhakim Aït Hamouda. Contacté hier, M. Ait Hamouda estime qu’il y a de «la fiction» dans la réponse du premier responsable de l’Education. Car précise-t-il le taux de suivi de la grève dépasse de loin les 2 %. «Plusieurs wilayas, de l’Est notamment, ont été fortement paralysées par la grève à l’exemple de Setif, Guelma, Mila et Tiaret …» a-t-il indiqué. En réaction au niet du ministre, le Syndicat national des travailleurs de l’Education (SNTE) a décidé de procéder à une deuxième semaine de grève pour faire valoir ses revendications. Le Snte appelle également à «une journée de colère» à travers un rassemblement devant le siège du ministère de l’Education le 23 janvier. Les agents administratifs et assimilés administratifs, les agents de saisie, les secrétaires, les archivistes, de laborantins, les agents d’entretien et de sécurité, les documentalistes, les factotums, les chauffeurs, les travailleurs de cantines ainsi que les agents d’hygiène contestent la marginalisation et s’estiment les parents pauvres de l’Education. L’intégration de ces travailleurs dans le secteur de l’Education est parmi les points les plus revendiqués. Le Snte demande également à ce que ces fonctionnaires soient rémunérés à 30 000 Da au lieu des 15 000 et 18 000 Da qu’ils touchent actuellement. Le rétablissement des primes de risque, la mise à niveau pédagogique, de documentation et de rendement à hauteur de 40%, avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008, ainsi que la généralisation de la prime de permanence estimée à 40%, avec effet rétroactif, figurent également sur la plateforme des revendications.
Yasmine Ayadi