Les gardes communaux sont, semble-t-il, déterminés et ne comptent pas faire marche arrière jusqu’à ce que leurs revendications qui sont, disent-ils, plus que légitimes soient prises en charge par le département de Dahou Ould Kablia.
Ils étaient, en effet, plus de 12 000 éléments issus des 48 wilayas du pays, selon le coordinateur national Hakim Chaïb , à « camper », hier, dans un champ qui se trouve aux abords de l’autoroute de Boufarik en signe de contestation, et ce, après avoir été empêchés la veille de marcher vers la capitale par la Gendarmerie nationale.
«Nous avons organisé jeudi une marche pacifique sur la bande des urgences de l’autoroute et nous n’avons guère procédé à sa fermeture», a tenu de préciser, d’emblée, notre interlocuteur. «Nous avons préféré observer un sit-in dans ce champ afin d’éviter toute confrontation avec les éléments de la Gendarmerie nationale», a-t-il enchaîné.
Il faut dire que la chaleur torride qui a sévi hier durant la première journée du mois de ramadhan n’a pas dissuadé ces «guerriers» qui se sont abrités dans des petites baraques construites à l’occasion. «Nous n’allons pas baisser les bras jusqu’à ce que nos doléances soient satisfaites», a déclaré, sur un ton ferme, Hakim Chaïb.
Pour lui, la personne qui bloque leur dossier actuellement n’est autre que le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. «Le président de la République a affiché sa volonté de répondre favorablement à nos doléances, mais le ministre de l’Intérieur n’a rien fait», a-t-il dit. « Ce dernier (le ministre de l’Intérieur) a indiqué que 80 % de nos revendications ont été satisfaites, faux !», a-t-il lâché.
Pour étayer ses propos, notre interlocuteur a précisé que les salaires des gardes communaux n’ont toujours pas été revalorisés. Selon lui, ce corps a toujours demandé un salaire de base (SNMG) de 18 000 DA ou plus car le salaire actuel, à savoir 14 000 DA, est loin d’être décent. «C’est une humiliation pour nous !», s’est-il encore indigné. Toujours dans le même ordre d’idées, l’orateur a également ajouté que les retraités n’ont toujours pas droit à une rémunération susceptible de subvenir aux besoins de leurs familles.
«Ceux-ci ont été laissés pour compte car même les primes de retraite ne leurs ont pas été attribuées», a-t-il déploré. Les gardes communaux qui ont, faut-il le rappeler encore, mené une résistance farouche contre le terrorisme et qui ont défendu avec abnégation l’intégrité territoriale du pays durant la décennie noire, se disent marginalisés par l’État qui a apparemment oublié tous leurs sacrifices.
Toutefois, les contestataires comptent recourir à d’autres formes de protestation, pour faire entendre leurs voix aux instances compétentes, mais celles-ci n’ont pas encore été arrêtées car ces derniers veulent d’abord savoir si le ministère de l’Intérieur va agir pour prendre en charge leurs doléances. «Dans le cas où les services concernés ne répondent pas favorablement à nos revendications nous allons marcher jusqu’au siège de la présidence», a conclu Hakim Chaïb.
Soufiane Dadi