Les contestataires du secrétaire général du FLN demandent à Belkhadem de tenir sa parole et de déposer sa démission.
Les contestataires de la direction nationale du FLN demandent au secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, de tenir sa parole et de démissionner suite à l’échec du FLN dans les élections locales du 29 novembre dernier.
M.Belkhadem a indiqué à l’occasion de la campagne électorale que son parti ambitionnait de remporter les élections locales dans 1000 communes, précisant qu’il démissionnerait en cas d’échec de son parti à cette échéance. Selon les résultats préliminaires rendus publics par le ministère de l’Intérieur, le FLN a remporté 159 communes avec la majorité absolue, 332 communes avec la majorité relative et part à égalité dans 170 communes.
Si l’on suppose que l’ex-parti unique gérera toutes ces APC après les jeux d’alliances, il ne sera à la tête que de quelque 661 communes. Un chiffre très loin de celui ambitionné par le secrétaire général du parti.
M.Belkhadem tiendra-t-il sa parole? Peu probable au rythme où vont les choses.
Ce qui est sûr, est que ses opposants le pressent à rendre le tablier.
«Un responsable qui exprime une position politique et s’engage à remporter 1000 communes et à démissionner en cas d’échec, s’il a de la décence et une morale politique, doit démissionner», a déclaré, hier, Boudjemaâ Haïchour, membre du Comité central. Sauf que M.Haîchour, joint au téléphone, ne croit pas trop que M.Belkhadem respectera sa parole.
Il explique que le contexte politique actuel semble prendre la vitesse de croisière dès lors que tout le monde est rivé sur l’élection présidentielle de 2014.
«Belkhadem, qui a commencé avant tous les responsables politiques à postuler à ces échéances, ne joint jamais l’acte à la parole. Il dit une chose le matin et fait le contraire au soir», a-t-il dit, ajoutant que «celui qui exhibe un mensonge politique s’exclut, aux yeux de l’opinion publique, de toute crédibilité pour un destin national».
«Nous l’avons constaté et compris que rien n’intéresse M.Belkhadem que d’arriver à bon port en 2014», a précisé notre interlocuteur, accusant le secrétaire général du FLN d’utiliser tous les moyens «déloyaux et immoraux» pour atteindre son objectif. Le même sentiment est partagé par le mouvement de redressement du parti. Son porte-parole, Mohamed Seghir Kara, estime que la démission est la dernière des choses auxquelles le premier responsable du FLN peut penser. Selon M.Kara, le FLN n’aura même pas à gérer 400 APC, tant que «les partis ne vont pas s’allier avec les listes de Belkhadem».
D’ailleurs, il semble que cette question n’est même pas à l’ordre du jour de M.Belkhadem. Le porte-parole du parti, Kassa Aïssi, estime que l’objectif du parti a été atteint lors des élections locales.
Joint au téléphone, M.Aïssi a indiqué que le secrétaire général a dit que «le FLN sera le premier dans plus de 1000 communes» sur les 1 541 que compte le pays.
«Nous sommes les premiers dans plus de 1 000 communes en matière de nombre de voix exprimées», a-t-il dit.
Ceux qui demandent la démission de Belkhadem auront la réponse, poursuit notre interlocuteur, «lors de la session ordinaire du Comité central qui aura lieu au cours de la 2eme quinzaine du mois de janvier prochain».
M.Kassa Aïssi a ajouté que les alliances au niveau des APC et des APW sont la priorité du moment ainsi que la préparation des élections pour le renouvellement partiel des sénateurs qui auront lieu à la fin de ce mois de décembre.