La monnaie européenne entame une courbe de régression après une folle flambée.
Après une folle flambée des cours de change de l’euro, ce dernier accuse une légère régression, même si toutefois le cours reste relativement excessif. Après que le change au marché parallèle avoisinait il y a quelques jours 160 dinars pour un euro, l’achat se négociait hier au square Port-Saïd entre 15,25 et 15,30 alors que dans les banques, il est cédé à 110 dinars. Une courbe revue légèrement à la baisse., tout comme le dollar qui est proposé à 100 dinars l’unité et qui est très demandé par les voyageurs à destination de la Turquie ou des pays du Golfe.
En effet, à la bourse du square Port Saïd, une banque à ciel ouvert, les transactions ne s’arrêtent pas à longueur de journée. Les cambistes exerçant dans cette bourse, brandissent des liasses de billets (euros et dollars) au vu et au su de tous, sans pour autant être inquiétés.
Contacté par nos soins, Amine, un jeune cambiste au square, nous a indiqué que «la vente de l’euro est à 15,25 et l’achat à 15,10». La baisse observée de la monnaie européenne pour le cambiste réside dans «la loi de l’offre et de la demande». Le cours des devises est décidé, selon Amine «chaque matin». Il explique dans ce sens que «les cours des devises étrangères sont décidés à l’aube, de l’Est à l’Ouest, du Sud au Nord le cours est le même». Même son de cloche pour Sofiane, un autre cambiste. Il nous a confié qu’en dépit de la légère courbe revue à la baisse, le marché se porte bien. Les deux cambistes nous ont affirmé que «quelle que soit la situation du marché, que la devise monte ou baisse, nous continuerons à engranger nos bénéfices».
L’affolement du marché des devises qui a été enregistré avant l’élection présidentielle du 17 avril, est bien parti pour laisser place à une stabilité qui ferait les affaires de tout le monde, que Amine surnomme «formule gagnant gagnant».
La flambée des cours avant le scrutin, résidait dans le fait que les Algériens, considérant l’euro comme une valeur sûre, ont converti une bonne partie de leur argent. Ce qui a créé, selon les cambistes, une forte demande. En dépit de ces fluctuations du marché «parallèle», on déplore l’absence de bureaux de change qui régulariseraient le marché des devises.
L’on se souvient, il y a deux ans de ça, de la déclaration du gouverneur de la Banque d’Algérie qui avait indiqué que «l’allocation voyage allait être augmentée». Seulement, il s’agit d’une autre promesse non tenue.
La Banque d’Algérie refuse toujours d’augmenter cette allocation qui est dérisoire, soit 15.000 DA par an pour chaque citoyen. Ce qui amène les citoyens au plan B, celui de se rabattre sur le marché informel. En ce qui concerne l’allocation voyage, l’expert financier et ancien délégué général de l’Abef, Abderrahmane Benkhalfa, a demandé dimanche dernier au cours d’une émission de radio, que «l’allocation au profit des Algériens se rendant à l’étranger soit portée à 1 000 dollars». Cette mesure selon lui, «doit s’inscrire dans un ensemble plus large de décisions destinées à donner de la cohérence à l’économie algérienne».
Avec la dépréciation du dinar de 10%, mesure prise par la Banque d’Algérie, notre monnaie nationale a continué sa descente aux enfers.