Après 79 jours et suite à un accord avec BG Meryem Mehdi met fin à sa grève de la faim

Après 79 jours et suite à un accord avec BG Meryem Mehdi met fin à sa grève de la faim

Le calvaire de Meryem Mehdi a pris fin ce jeudi. En effet le « Comité de femmes Snapap », qui a soutenu l’action de Mme Mehdi, vient d’annoncer que cette dernière a ainsi mis fin à sa grève de la faim après 79 jours.

« Le comité de femmes Snapap, déclare avoir reçu une information émanant de l’avocat de Meryem Mehdi, à Hassi Messaoud qu’un accord à l’amiable est signé entre lui-même et l’avocat de British Gas », note le communiqué laconique rendu public dans l’après-midi du jeudi. Ce dernier ne donne aucune autre information sur le contenu de l’accord entre les avocats des deux parties.

Des membres du Comité national de soutien aux travailleurs algériens, créé dans le sillage de cette grève de la faim et qui a soutenu l’action de Mme Mehdi, contacté, hier, n’en diront pas plus et ont préféré se cantonner dans le silence. Et c’est la même attitude observée par le Comité femmes Snapap, car toutes nos tentatives de joindre les membres de ce comité se sont déclarées vaines. Ce silence radio sur les termes de l’accord et le devenir de Meryem Mehdi, laisse perplexe plus d’un.

Cependant ce qui est sûr c’est que Mme Mehdi a quitté la Maison des syndicats, ou elle avait élu domicile depuis l’entame de sa grève de la faim, le 10 décembre dernier. Elle serait dans un hôpital pour se soigner tant son état de santé s’est considérablement dégradé.

Cela dit tout porte à croire que British Gas a finalement consenti à accorder une indemnité conséquente à Mme Mehdi en guise de compensation suite à son licenciement le 8 novembre passé.

Meryem Mehdi, qui travaillait en tant que cadre à British Gas depuis mai 2007, a considéré que son licenciement était «arbitraire et abusif». Ce d’autant qu’elle disposait d’un contrat à durée indéterminée (CDI). Elle travaillait, pour rappel, à Hassi Messaoud sous le régime de 4X4, c’est-à-dire 4 semaines de travail pour 4 semaines de repos, qu’elle passait chez elle à Béjaïa.

Cette femme de 43 ans a refusé de porter l’affaire devant la justice et a d’emblée opté pour la grève de la faim pour revendiquer sa réintégration au sein de cette multinationale britannique sous le même régime. Le Comité femmes Snapap ainsi que le Comité national de soutien aux travailleurs algériens ont mené plusieurs actions de protestation pour faire aboutir la revendication de Meryem Mehdi.

Des rassemblements ont été, en effet, tenus devant le siège de cette multinationale à Alger, mais également devant les ministères du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité et de l’Energie et des Mines, pour dénoncer l’attitude de BG.

Tayeb Louh, ministre du Travail, a même reçu des membres de ces deux comités et s’est engagé à prendre en main cette affaire. Et c’est le même son de cloche qui a été entendu par les amis de Meryem Mehdi lorsqu’ils ont été reçus en audience par le secrétaire général du ministère de l’Energie et des Mines.

Mais il s’est passé beaucoup de temps depuis et aucune solution n’a été trouvée, ce qui n’a fait qu’aggraver la détérioration de l’état de santé de la gréviste de la faim, qui s’était résignée à la mort et a refusé de prendre ses médicaments et de voir des membres de sa famille.

Elle refusait aussi de céder aux sollicitations de ses proches pour mettre fin à sa grève de la faim. BG, très embarrassée, s’est, à maintes fois, défendue en indiquant s’être toujours montrée disposée à trouver une solution à l’amiable tout en rappelant que l’affaire est portée devant les tribunaux.

Cela dit, cette affaire a dévoilé les souffrances des travailleurs algériens et leurs difficiles conditions de travail au sein des entreprises multinationales domiciliées au sud du pays.

« C’est de l’esclavagisme ? Ces entreprises refusent de voir les travailleurs s’organiser et créer des sections syndicales pour défendre leurs intérêts », ont déclaré des travailleurs eux-mêmes victimes des pratiques de ces multinationales. Ces dernières, en dépit des décisions de justice, refusent de réintégrer des travailleurs algériens faisant ainsi fi de toutes les lois algériennes.

Amine Salama